AFP, Ryad, 5 octobre – Le chef de la diplomatie d’Iran Manouchehr Mottaki a reporté une visite prévue mercredi en Arabie saoudite, à la suite de frictions entre les deux pays au sujet de l’Irak.
M. Mottaki a suggéré de se rendre en Arabie saoudite jeudi, a déclaré à l’AFP une source au ministère saoudien des Affaires étrangères. Mais les autorités saoudiennes ont décidé de reporter la visite à une date ultérieure, a-t-on ajouté sans plus de détails.
A Téhéran, une source des Affaires étrangères iraniennes a confirmé que ce voyage n’avait « pas pu avoir lieu en raison des dates proposées par les deux parties. Mais le principe de la visite est maintenu et une date sera annoncée ultérieurement ».
Annonçant la visite, le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal avait affirmé dimanche qu’il discuterait avec son homologue iranien de « tous les développements liés à la situation en Irak ».
Il s’exprimait après une réunion à Djeddah dans l’ouest saoudien, d’un comité ministériel arabe sur l’Irak qui a décidé de dépêcher prochainement à Bagdad le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa pour organiser une conférence de réconciliation nationale. Il s’agit de la première initiative arabe en Irak depuis l’invasion américaine de ce pays en mars 2003.
Lors d’une visite fin septembre aux Etats-Unis, le prince Saoud s’est inquiété publiquement des « ingérences » de Téhéran chez son voisin irakien.
« Les Irakiens se plaignent d’interventions (iraniennes) englobant l’entrée d’hommes, de capitaux et d’armes, ainsi que d’immixion dans la vie politique », a-t-il dit. « Si ces interventions étaient avérées, notamment s’agissant des provinces (irakiennes) limitrophes de l’Iran, la situation serait d’une extrême gravité ».
Ces déclarations reflètent les inquiétudes de Ryad concernant les répercussions d’un éventuel conflit confessionnel entre chiites et sunnites en Irak sur sa propre minorité chiite, installée majoritairement dans les régions pétrolières du royaume.
Téhéran s’est dit « surpris » par les déclarations du prince Saoud. « La République islamique ne s’attendait pas à ce que de tels propos soient émis par des amis en ces circonstances délicates dans la région, et elle les considère comme surprenants et irrationnels », a dit le ministère des Affaires étrangères.
M. Mottaki, qui effectue sa première tournée dans le Golfe depuis sa nomination à la tête de la diplomatie iranienne dans le gouvernement du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad, a visité le Koweït et Bahreïn, puis Oman d’où il devait se rendre en Arabie saoudite.
Mais après le report de cette visite, il est arrivé mercredi en début d’après-midi aux Emirats arabes unis. Il doit encore visiter le Qatar jeudi, selon un diplomate à Doha.
A Oman, M. Mottaki a eu des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui ben Abdallah, et le vice-Premier ministre pour les Affaires du Conseil des ministres, Sayed Fahd Ben Mahmoud al-Saïd.
Ses entretiens ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale et les perspectives de consolider la sécurité et la stabilité dans la région, selon l’agence officielle omanaise ONA.