Daily Telegraph, Londres, 7 Octobre Compte tenu que lété dernier, huit soldats ont perdus la vie en Irak, la réaction du gouvernement a été pour le moins bizarre. Au lieu que ce soit le Premier ministre ou un membre de son cabinet qui désigne un bouc émissaire, cette tâche a été laissée à un haut responsable anonyme.
Mercredi, il a accusé lIran de fournir depuis six mois de la technologie à ceux qui ont attaqué des patrouilles dans le sud le lIrak avec des bombes posées au bord des routes. Les engins, doté dun faisceau infrarouge et capable de percer un blindage, ont été développé au Liban par le groupe terroriste du Hezbollah, soutenue par lIran. C’est seulement hier que Tony Blair a rompu lanonymat.
Dans une conférence de presse à Londres avec le président irakien, Jalal Talabani, il a dit que les traces de ces nouvelles armes menaient soit à lIran, soit à son protégé, le Liban. Toutefois, il a ajouté quil restait encore à le prouver.
La tentative dapproche du gouvernement daffronter lIran traduit ses espoirs et ses craintes. Il avait espéré qu’un engagement constructif avec Téhéran, dirigé par la troïka européenne de la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne pourraient le convaincre de renoncer à son programme darmes nucléaires. Il a longtemps redouté, et avec raison, que lIran et ses alliés irakiens pourraient rendre la vie impossible aux forces britanniques clairsemées à Bassora.
La médiation de lU.E. sest enlisée et les Iraniens ont été déclarés non-conformes à leurs obligations du Traité de Non-Prolifération Nucléaire par son organe de surveillance, lAgence internationale de lénergie atomique. Et maintenant, le gouvernement, avec encore plus dhésitations que les Américains, a décidé de mettre en garde lIran de ne plus interférer avec les forces de la coalition en Irak qui opérent sous un mandat des Nations Unies.
Les relations entre Téhéran et lOccident sont au bord de la rupture. Lélection en juin du président Mahmoud Ahmadinejad a renforcé les ultras. Lhomme qu’il a battu, Ali Akbar Rafsanjani, a laissé entendre que lIran avance les yeux fermés vers la guerre. Hier, George W. Bush a accusé lIran et la Syrie de parrainer le terrorisme et d’être aussi coupables de meurtre que les meurtriers eux-mêmes. Jack Straw, le ministre des affaires étrangères, a déclaré la semaine dernière quune action militaire contre de lIran est inconcevable. Peut-être, mais il lui reste à prouver que la diplomatie est une alternative efficace.