AFP, Washington, 17 octobre – Le président américain George W. Bush s’est opposé lundi à une partition de l’Irak en trois régions autonomes, qui causerait selon lui un « désordre » plus grand que celui sévissant déjà.
« Trois régions autonomes, cela (créerait) non seulement une situation dans laquelle les sunnites, les pays sunnites et les extrémistes sunnites (rivaliseraient) avec les extrémistes radicaux. Les Kurdes (causeraient) des problèmes avec la Turquie et la Syrie », a-t-il dit à la chaîne de télévision Fox News selon des extraits d’un entretien qui devait être diffusé dans la soirée.
« Et vous vous retrouvez avec un désordre plus grand encore que celui que nous avons en ce moment et qu’on arrivera à résoudre, je crois », a-t-il dit.
Le parlement irakien a adopté mercredi une loi érigeant le pays en Etat fédéral, en dépit des craintes de la communauté sunnite, qui craint d’être laissée pour compte dans une réorganisation et dans la distribution de la ressource pétrolière.
Le fédéralisme ne pourra cependant pas s’appliquer avant 18 mois, le temps de procéder à une révision de la Constitution susceptible d’apporter des apaisements aux sunnites.
Les mots de M. Bush ne ressemblent pas cependant à une mise en garde contre le vote de la semaine passée. La Maison Blanche s’est employée à apaiser les inquiétudes suscitées par cette loi.
M. Bush a aussi dit que la violence en Irak ne pouvait pas se résumer à une insurrection alimentée par le voisin iranien.
« L’ennemi est plus compliqué que cela », a-t-il dit.
« Nous sommes inquiets devant une certaine implication iranienne, en particulier dans la livraison de certains types d’armes. Mais la violence (…) est faite d’appartenance confessionnelle, d’activité criminelle et d’Al-Qaïda. Et nous nous occupons des trois problèmes », a-t-il dit.
« Si nous voyons une implication iranienne plus forte, nous ajusterons notre tactique pour faire face à la menace », a-t-il dit.
M. Bush a accusé à maintes reprises l’Iran de manoeuvres de déstabilisation en Irak, et il est rare qu’il relativise le rôle de la République islamique.