AFP, 12 janvier – L ‘armée américaine a annoncé vendredi avoir relâché l’un des six Iraniens arrêtés la veille lors d’une opération à Erbil, que les autorités locales ont présenté comme un raid contre le consulat iranien dans cette ville du nord de l’Irak.
« L’un des individus interpellés a été relâché et cinq personnes restent détenues », a précisé l’armée dans un communiqué.
Les six personnes avaient été arrêtées lors d’un raid mené jeudi avant l’aube par des soldats américains contre l’enceinte abritant les locaux du consulat iranien, selon les autorités locales de la région du Kurdistan autonome.
Cependant, le Pentagone a démenti que le bâtiment visé était un consulat bénéficiant du statut diplomatique. Les personnes arrêtées sont toutes de nationalité iranienne, a reconnu sous couvert de l’anonymat un responsable américain à Washington.
Selon le communiqué de l’armée américaine, les cinq personnes « sont détenues à Erbil, sur une base du contingent coréen » de la coalition. « Elles seront interrogées et les documents et le matériel saisis seront examinés pour déterminer le degré des activités illégales ou terroristes ».
Selon les résultats de ces investigations, poursuit le texte, « les mesures appropriées seront décidées sur le sort des détenus », « soupçonnés d’être étroitement liés aux activités visant l’Irak et les forces de la coalition » dirigée par les Américains.
La présidence et le gouvernement du Kurdistan irakien avaient dénoncé une « attaque (…) contre une enceinte bénéficiant de l’immunité diplomatique », demandant la « libération immédiate » des personnes arrêtées.
Les autorités iraniennes ont dit « attendre du gouvernement irakien qu’il agisse rapidement pour la libération de ces gens et qu’il condamne l’acte des forces américaines ».
Le ministère des Affaires étrangères irakien à Bagdad n’a pas encore réagi officiellement, notamment sur la question du statut précis du bâtiment visé par le raid.
Les autorités iraniennes ont condamné le raid, le qualifiant de « provocation américaine, contraire à toutes les lois internationales ». Elles ont dit « attendre du gouvernement irakien qu’il agisse rapidement pour la libération de ces gens ,
Selon la télévision iranienne, qui citait jeudi son correspondant à Bagdad, le consulat n’avait pas encore d’existence légale, son installation ayant été approuvée par les autorités de la région autonome du Kurdistan, mais pas encore par le pouvoir central à Bagdad.
L’opération américaine a eu lieu au lendemain de la visite au Kurdistan irakien du numéro deux du Conseil suprême pour la sécurité nationale iranien, qui a rencontré notamment le président du Kurdistan autonome Massoud Barzani, selon les médias locaux.
Les autorités kurdes ont été depuis le début de la guerre en 2003 les meilleurs alliés de Washington en Irak.
Le président américain George W. Bush s’est engagé mercredi à lutter contre tout soutien venu, selon lui, d’Iran et de Syrie aux insurgés irakiens. Washington accuse les Iraniens d’encourager la violence confessionnelle en Irak en soutenant les milices chiites, ce qu’a toujours démenti Téhéran.