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Irak : George Bush dénonce l’ingérence d’agents iraniens et refuse le dialogue

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Le Monde, 16 février – Par Corine Lesnes – Le président George Bush a été pressé de questions, mercredi 14 février, sur les ingérences iraniennes en Irak et les preuves présentées, dimanche à Bagdad, par des militaires américains sous couvert d’anonymat. Il a répété qu’il ne faisait aucun doute que des agents iraniens fournissaient aux milices irakiennes des armes qui servent à tuer des soldats américains, mais il a reconnu que rien ne permettait de mettre directement en cause les dirigeants du régime.

Dans une conférence de presse, M. Bush a également démenti chercher un prétexte pour entrer dans un conflit armé avec Téhéran. « Cette idée que nous sommes en train de fabriquer l’idée que les Iraniens fournissent (des explosifs) est absurde », a-t-il dit. Pour lui, le fait de prendre des mesures contre les agissements iraniens en Irak ne signifie aucunement que les Etats-Unis cherchent « un prétexte pour faire la guerre. Non, cela veut dire que j’essaie de protéger nos troupes ».

M. Bush a été obligé de s’exprimer pour dissiper l’impression de cafouillage qui entoure la communication gouvernementale sur ces « preuves » contre l’Iran. Après avoir promis un dossier, l’administration en a reporté la publication, cherchant la meilleure mise en scène. Finalement, c’est à Bagdad que trois militaires ont présenté des armes et des photos, tout en refusant d’être identifiés nommément. Ils ont affirmé que les engins explosifs sophistiqués fournis aux milices chiites par les Iraniens avaient tué 170 soldats de la force multinationale depuis 2004. Ils ont ajouté que les activités étaient « commanditées au plus haut niveau du gouvernement iranien ». Selon eux, les agents iraniens en Irak sont issus de l’unité Al-Qods des Pasdarans (Gardiens de la révolution).

Une polémique s’est rapidement engagée, nombre d’experts contestant les déductions présentées, estimant, par exemple, que les dates figurant sur les armes sont sujettes à caution ou qu’une simple inscription en farsi sur un explosif ne prouve pas de manière infaillible que l’explosif soit iranien. M. Bush a reconnu qu’il ne savait pas si la force Al-Qods agissait de manière autonome ou non. Mais il a laissé entendre qu’il ne faisait pas la différence. Cette unité, a-t-il dit, « fait partie du gouvernement iranien. (…) Qu’est-ce qui est pire : que le gouvernement iranien soit au courant, ou qu’il ne le soit pas ? ».

La conférence de presse de M. Bush répondait aussi au souci de Washington de calmer la nervosité, croissante à l’approche du 21 février, l’échéance fixée aux Iraniens par la résolution 1737 de l’ONU pour suspendre les activités liées à l’enrichissement d’uranium. L’envoi de deux porte-avions dans le Golfe – et peut-être d’un troisième, selon Newsweek – a fait grimper la température dans une ville où beaucoup sont persuadés que M. Bush prépare une « confrontation accidentelle ».

M. Bush a répété qu’il refusait le dialogue direct avec l’Iran – « Je ne pense pas que nous pouvons obtenir un résultat maintenant » -, mais il continue de privilégier l’approche diplomatique et il a fait valoir les résultats obtenus avec la Corée du Nord, « un pas important dans la bonne direction, même s’il y a beaucoup de travail à faire pour s’assurer que les engagements de cet accord deviennent réalité ».

Sur la Russie, il a dédramatisé la sortie de Vladimir Poutine dénonçant « l’unilatéralisme » américain. « Ce sont des relations compliquées… des relations dans lesquelles il y a des désaccords, mais aussi dans lesquelles nous pouvons trouver un terrain d’entente, a-t-il dit. Et c’est dans cet esprit que j’ai l’intention de continuer à travailler avec M. Poutine. »

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