AFP, 23 mai -Les porte-avions américains, USS John C. Stennis, USS Nimitz et USS Bonhomme Richard, accompagnés d’une flottille de plusieurs bâtiments, sont entrés mercredi dans les eaux du Golfe, soit le plus grand déploiement militaire américain depuis 2003.
« L’USS John C. Stennis, l’USS Nimitz Carrier Strike Group et l’USS Bonhomme Richard (…) sont entrés mercredi dans le Golfe », a annoncé dans un communiqué la Ve Flotte américaine, basée à Bahreïn.
Ces porte-avions à propulsion nucléaire, ainsi que des destroyers, des croiseurs et des frégates, doivent mener des missions de soutien à l’opération « Liberté de l’Irak » et participer à des entraînements, selon le vice-amiral Kevin J. Cosgriff, cité dans le texte.
Selon lui, les exercices « ne sont pas liés à la situation dans la région et ne sont dirigés contre aucune nation » du Golfe, où règne une forte tension entre les Etats-Unis et l’Iran.
« Nous sommes en train de procéder à ces entraînements pour gagner de l’expérience avec la participation d’un grand nombre de bâtiments », a ajouté l’officier.
« Ces entraînements démontrent notre engagement à l’égard de la sécurité et de la stabilité dans la région du Golfe et vis-à-vis de nos partenaires régionaux », a-t-il ajouté.
L’USS Nimitz avait relevé début mai dans le Golfe le groupe-aéronaval constitué autour du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower. Ce dernier avait participé en mars à des manoeuvres aériennes et navales aux côtés du l’USS John C. Stennis, en pleine crise entre la Grande-Bretagne et l’Iran.
Le déploiement de ces bâtiments militaires américains dans les eaux du Golfe est le plus important depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003.
Il survient au moment où l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’apprête à publier un rapport sur l’activité nucléaire iranienne, qui pourrait conduire à de nouvelles sanctions contre Téhéran.
« Il s’agit d’un message clair à l’Iran, selon lequel l’option militaire est envisageable pour Washington », a déclaré à l’AFP Mustapha Al-Aani, analyste politique au Centre d’études stratégiques du Golfe.
M. Aani a toutefois estimé que la décision d’une attaque contre l’Iran n’avait pas encore été prise par Washington qui, selon lui, « est en train de mettre en place une force dans le Golfe pour parer à une éventuelle guerre surprise ».
Le vice-président américain Dick Cheney, en tournée récemment dans la région, avait averti que Washington ne permettrait pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire.
L’Iran refuse d’arrêter ses activités d’enrichissement d’uranium comme le lui demande le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant développer son programme à des fins pacifiques.