Ministère des affaires étrangères du Canada, le 17 mai – Le ministre des Affaires étrangères, M. Pierre Pettigrew, a émis la déclaration suivante en réponse aux audiences d’hier devant le tribunal en Iran :
« Les événements d’hier démontrent une fois de plus que le système juridique iranien n’a ni la capacité ni la volonté de confronter les auteurs du meurtre cruel dont a été victime Mme Zahra Kazemi. Le Canada n’acceptera pas ce déni de justice.
« Nous continuons d’insister pour qu’on mène une enquête sérieuse et qu’on traduise en justice les responsables du meurtre de Mme Kazemi, et pour que les restes de Mme Kazemi soient rapatriés au Canada conformément aux vux de sa famille.
« Nous entendons continuer à réclamer que justice soit rendue sur une base bilatérale auprès des représentants officiels iraniens et sur une base multilatérale avec le soutien de partenaires internationaux. Mais nos relations bilatérales avec l’Iran ne sauraient se poursuivre normalement. Nous avons en effet décidé de restreindre nos rapports bilatéraux avec l’Iran tant que les autorités iraniennes ne seront pas disposées à traiter cette affaire d’une manière sérieuse et crédible.
« À compter de maintenant, nous allons resserrer davantage notre politique d’engagement contrôlé avec l’Iran. Nous allons limiter nos rencontres avec des représentants iraniens aux questions touchant l’affaire Kazemi, le traitement que réserve l’Iran aux droits de la personne, et le dossier de la non-prolifération nucléaire. Aucune visite ni rencontre par des représentants iraniens au Canada ne sera autorisée, et aucun représentant canadien ne traitera avec l’Iran sauf lorsque seront soulevées ces questions. L’ambassade de l’Iran à Ottawa devra obtenir l’autorisation d’Affaires étrangères Canada préalablement à toute rencontre avec des représentants officiels du gouvernement du Canada.
« Nous n’interdirons pas aux entreprises privées canadiennes d’entretenir des relations commerciales avec leurs homologues iraniens. Cependant, nous allons continuer d’appliquer des contrôles rigoureux sur les exportations de produits sensibles et nous continuerons de conseiller les entreprises canadiennes à propos du climat politique lorsqu’elles font affaire avec lIran. De plus, tous les programmes existants de coopération entre des organismes du gouvernement du Canada et leur contrepartie iranienne seront suspendus.
« Nos relations demeureront à ce niveau tant que l’Iran n’aura pas pris les mesures voulues pour enclencher une enquête crédible et indépendante et un procès digne de ce nom dans l’affaire Kazemi. Ces procédures devront entraîner de véritables conséquences pour les responsables de son décès.
« Nous n’avons pas décidé de rappeler notre ambassadeur ni de fermer notre ambassade en Iran. Nous croyons qu’il demeure nécessaire d’entretenir un dialogue de niveau professionnel à propos des graves problèmes qui nuisent à nos relations avec ce pays.
« Pour que nous puissions parvenir à un règlement de cette affaire, il faudra absolument qu’on s’attaque à ces préoccupations légitimes. »