
On compterait entre 15.000 et 20.000 combattants pro-iraniens en territoire syrien, sans compter les dizaines milliards de dollars d’aide financière apportés par Téhéran.
Dans son reportage depuis le camp Sang Sefid, dans la province de Khorasan (nord-est de l’Iran), le journaliste Nil Irani a écrit : « Il n’est pas bon d’être un réfugié afghan en Iran. Ceux qui décident de franchir la frontière pour quitter cette vie sont arrêtés, renvoyés vers leur pays, quand ils ne sont pas battus à mort. D’autres qui veulent rester en Iran acceptent d’aller combattre en Syrie pour protéger le régime de Bachar el-Assad, en échange d’une promesse de résidence permanente en Iran.
Certains parviennent quand même à fuir la République islamique d’Iran pour un monde meilleur (…) Mais les Afghans ne fuient pas l’Iran seulement à cause des conditions dures et inhumaines de leur vie quotidienne. La pression qu’ils subissent pour participer à la guerre en Syrie est aussi l’un des facteurs importants qui les pousse à partir.
Les autorités ne démentent pas l’envoi d’Afghans sur les fronts en Syrie, mais ils le justifient en expliquant que le bataillon des Fatemiyoun du Corps des Gardiens de la Révolution iraniens, qui combat en Syrie pour protéger le régime de Bachar el-Assad, est formé d’Afghans vivant en Iran. Téhéran présente les soldats de ce bataillon comme des chiites afghans qui se sont rendus en Syrie de leur propre chef.
En 2013, deux journalistes afghans résidant en Syrie se sont évadés du pays et ont confirmé la présence d’Afghans résidant en Iran dans la guerre contre les opposants à Bachar el-Assad. Ils ont affirmé que « des milliers d’Afghans participent à la guerre en Syrie et, depuis le début de la guerre dans ce pays, plusieurs dizaines d’entre eux ont trouvé la mort ou ont été blessés ».
Nombreux sont les députés afghans qui ont protesté contre l’envoi de leurs compatriotes résidant en Iran pour faire la guerre en Syrie. Pour eux, l’Iran se sert de la pauvreté de ces réfugiés afghans. L’année dernière, les députés afghans ont demandé au gouvernement de Kaboul de s’occuper sérieusement de cette affaire et de mettre fin à ce genre d’abus. Mais «nous n’avons pas de statistiques officielles à ce sujet.
On sait que des Afghans participent à cette guerre, mais officiellement on n’a rien là-dessus », a assuré Rouhollah Hashemi, conseiller aux affaires internationales du ministère afghan de la Migration. Bien qu’il n’existe pas de statistiques ni de déclarations officielles, il semblerait, selon des témoignages, que cette pratique s’applique à tous les Afghans qui veulent rester en Iran coûte que coûte.