AP, Genève, 26 mai – Le conseil général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) a donné son feu vert jeudi à l’Iran pour ouvrir des pourparlers en vue de son adhésion, ont annoncé des responsables de l’organisation à Genève.
Les Etats-Unis, qui jusqu’ici avaient dit «niet» au désir de Téhéran d’entrer à l’OMC, émis il y a de longues années, n’ont en effet pas présenté d’objections, précisent ces responsables. L’OMC prend ce genre de décisions par consensus.
L’Iran avait posé sa candidature à l’OMC en 1996, mais Washington l’avait depuis bloquée à 22 reprises. Pendant cinq ans, la candidature iranienne n’avait même pas été discutée en raison des objections américaines. En revanche, depuis 2001, le sujet était de manière récurrente à l’ordre du jour de la réunion trimestrielle du Conseil général. Avec chaque fois, le même «niet» de Washington.
«C’est une décision historique», s’est réjoui Ujal Singh Bhatia, ambassadeur de l’Inde auprès de l’OMC. «Le principe de l’universalité en sort renforcé», a-t-il estimé. Les responsables américains à Genève ont refusé quant à eux de commenter la décision prise par les dirigeants de l’OMC.
L’adhésion à l’OMC est l’une des «carottes» offertes à Téhéran par les négociateurs européens de la «troïka» en guise d’incitation dans le cadre des discussions sur le délicat dossier du nucléaire iranien. Et, en mars, les Etats-Unis avaient fait savoir qu’ils renonceraient à opposer leur veto à l’ouverture de pourparlers OMC-Téhéran.
Mercredi, dans le cadre de ces pourparlers sur le nucléaire, Téhéran, menacée par l’Union européenne de voir le dossier transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, a apparemment mis de l’eau dans son vin et obtenu un nouveau délai: deux mois pour tenter d’aboutir à un accord.
Suite à cette décision, l’Iran dispose désormais d’un statut d’observateur, et peut donc assister à toutes les réunions de l’organisation. Le Conseil général a également immédiatement mis sur pied un groupe de travail chargé de discuter l’adhésion du régime des Mollahs.
Téhéran rejoint ainsi la trentaine de pays, dont l’Irak, la Russie et l’Arabie saoudite, qui sont actuellement en pourparlers en vue de leur adhésion à l’OMC. La Syrie, candidate, n’a elle pas encore reçu son feu vert.