Le Parisien , vendredi 21 janvier 2005 – L’EXPOSITION sur la culture iranienne intitulée « A la découverte de l’Iran » qui a commencé mardi à Asnières n’en finit pas de susciter la polémique. Des habitants, des élus de l’opposition et des opposants au régime iranien se disent très choqués de voir qu’une place si importante soit concédée à ce pays au régime théocratique. Une quinzaine de jours avant l’annonce officielle de l’expo organisée en collaboration avec le Centre culturel iranien, un vent de fronde s’est même levé contre le projet.
La contestation s’est amplifiée au moment où le député-maire UMP, Manuel Aeschlimann, s’apprête à recevoir à l’hôtel de ville Seyed Sadegh Kharazi, ambassadeur de la République islamique d’Iran en France, lors de l’inauguration de la manifestation ce soir à 18 h 30. « Si nous reconnaissons la richesse de la culture persane, nous trouvons scandaleux de fermer les yeux sur le fonctionnement du régime iranien, déclare Sébastien Pietrasanta, conseiller régional PS et conseiller municipal d’Asnières. Et de demander l’organisation dans le cadre du festival d’une grande conférence en présence des associations iraniennes des droits des femmes et des étudiants ainsi que la participation de l’association Amnesty International.
« C’est l’aspect culturel qui prime » « La République islamique a besoin d’attirer l’attention sur l’histoire et la culture iranienne pour occulter l’actualité », explique de son côté le porte-parole du Comité de coordination du mouvement estudiantin pour la démocratie en Iran. Les opposants rappellent que le rapport 2004 d’Amnesty fait état du maintien en détention sans raison ni jugement d’étudiants et de journalistes en Iran. Autant d’arguments que le directeur de cabinet du maire d’Asnières, Francis Pourbagher, rejette. « Cette exposition est l’initiative du conseil des communautés », rappelle-t-il. « Elle fait partie d’une longue série de manifestations dont certaines ont déjà eu lieu comme celle sur la Chine ou le Pérou. C’est l’aspect culturel qui prime, 2 500 ans d’histoire perse, ça ne s’occulte pas ! Tous les Français, y compris ceux d’origine iranienne, prendront du plaisir à la voir. D’ailleurs, cette exposition a déjà été organisée à Boulogne, Issy-les-Moulineaux et à Paris. Nous ferons tout notre possible pour qu’elle se déroule dans de bonnes conditions. »
Marisa Faion