AFP, Amman, 11 février – Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit inquiet vendredi pour 102 Kurdes iraniens bloqués à la frontière entre l’Irak et la Jordanie après s’être vu refuser d’entrer dans le royaume hachémite.
Ces personnes, parmi lesquelles figurent un grand nombre d’enfants et au moins cinq femmes enceintes, ont fui le camp de réfugiés d’Al-Tach situé à l’ouest de Bagdad entre les villes de Ramadi et Falloujah, c’est-à-dire dans l’une des régions les moins stables d’Irak, indique le HCR dans un communiqué reçu à Amman.
« On ne leur a pas permis d’entrer en Jordanie ni de rejoindre un autre groupe de 660 réfugiés – principalement des Kurdes iraniens d’Al-Tach – qui vivent depuis un an et demi dans un camp installé dans la zone neutre entre les deux pays », ajoute le texte.
« On pense qu’ils vivent de la charité des gens qui passent » la frontière, mais cette situation « ne sera pas tenable beaucoup plus longtemps » eu égard à la vague de froid qui s’est abattue sur la région depuis plusieurs jours, ajoute le HCR qui indique n’avoir pas été autorisé à leur porter assistance.
L’agence de l’Onu ajoute qu’elle va tenter de les reloger dans le Kurdistan irakien ou à al-Tach.
Depuis le début de la guerre d’Irak en mars 2003, la Jordanie fait face à un afflux massif de réfugiés mais refuse d’accueillir ceux-ci sur son sol, arguant de difficultés économiques et du fait qu’elle abrite déjà 1,7 million de réfugiés palestiniens.
En décembre 2004, 185 Kurdes iraniens bloqués depuis plus de 18 mois à la frontière jordano-irakienne avaient été accueillis en Suède, où ils ont obtenu l’asile politique.