AFP, Montréal, 6 avril – Le gouvernement canadien a annoncé mercredi qu’il se retirait d’une conférence destinée à stimuler les échanges commerciaux avec l’Iran après de nouvelles révélations troublantes concernant la mort l’an dernier à Téhéran de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi.
La conférence « Faire des affaires avec l’Iran », qui aura lieu mercredi prochain à Montréal, doit permettre à des exportateurs canadiens du secteur agro-alimentaire de rencontrer quelque 120 représentants iraniens intéressés par leurs produits.
Des représentants du gouvernement canadien devaient prendre la parole lors de cette conférence pour laquelle Ottawa allait également fournir une assistance technique.
Ottawa s’est finalement ravisé sur sa participation après les affirmations la semaine dernière d’un médecin iranien, maintenant réfugié au Canada, selon lesquelles la photojournaliste montréalaise, tuée en juillet 2003 dans une prison iranienne, avait été violée et torturée à mort.
« A la lumière de nouveaux détails concernant l’affaire Kazemi, le gouvernement a décidé de ne pas participer à cette conférence », a déclaré à l’AFP Julie Plamondon, porte-parole du ministère de l’Agriculture.
Ces accusations ont été démenties par Téhéran mais, mardi, le ministre canadien des Affaires étrangères Pierre Pettigrew a demandé à son homologue iranien la création d' »une enquête judiciaire internationale et indépendante sur le décès de Mme Kazemi à la lumière des récentes allégations du Dr Shahram Aazam ».
M. Pettigrew a proposé que « trois experts judiciaires procèdent à une autopsie » sur Mme Kazemi et suggéré qu’il s’agisse « d’un Canadien, d’un Iranien et d’un expert neutre indépendant provenant d’un pays agréé par toutes les parties ».
Le Canada se retire d’une conférence pour protester contre l’Iran
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