Iran Focus, Londres, 8 août – Ali Laridjani, un proche du guide suprême Ali Khameneï, va être nommé secrétaire général du Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN) iranien et négociateur en chef, a annoncé lagence de presse IRNA.
IRNA a cité Ali Aghamohammadi, porte-parole du CSSN disant que lancien patron ultra de la radiotélévision sera sous peu nommé officiellement à ce poste par le nouveau président ultra. Laridjani remplacera Hassan Rohani, un religieux qui a jusquà présent dirigé les négociations. Le CSSN prend les décisions capitales sur la sécurité du pays.
« On sattend à ce que le président Ahmadinejad promulgue de manière imminente le décret en faveur dAli Laridjani et quil prenne en charge le dossier nucléaire », a ajouté Aghamohammadi.
Il y a moins dun mois, Laridjani avait été approuvé par le comité de sélection ministérielle au Parlement pour occuper ce poste.
Ali Laridjani est largement considéré comme le fils favori du guide suprême Ali Khameneï. Il avait été choisi comme candidat unique du camp conservateur pour les élections de juin, mais son manque de charisme et sa piètre performance en public montraient quil navait aucune chance de devenir président.
Ces derniers temps, Laridjani a effectivement assumé la position de premier assistant du nouveau président Ahmadinejad alors quil travaillait à la formation de son gouvernement. Laridjani a transféré son bureau au parlement près du bureau provisoire du nouveau président. Il était à ses côtés dans la plupart de ses apparitions publiques récentes, y compris lors de sa rencontre avec le Premier ministre irakien Ibrahim al-Jafari.
Ces développements ont alimenté les spéculations à Téhéran comme quoi Laridjani serait nommé premier vice-président ou ministre des affaires étrangères, tout en servant de secrétaire du CSSN.
Depuis quil a quitté son poste de directeur-général à la radiotélévision officielle, Laridjani siégeait au CSSN comme représentant personnel de layatollah Khameneï.
Laridjani a été commandant supérieur des gardiens de la révolution. Son frère, Sadegh Laridjani, est un religieux membre du puissant Conseil des Gardiens. Un autre de ses frères, Mohammad-Djavad, est considéré comme un idéologue majeur de la faction de Khameneï.
Quand il était vice-ministre des gardiens de la révolution dans les années 1980, Laridjani a été impliqué dans le soutien aux activités terroristes des agents de lIran au Liban et ailleurs dans le monde musulman.
Durant son bref passage au ministère de lorientation islamique et de la culture, il a adopté une ligne dure qui a beaucoup fait pour étouffer ce qui restait dactivités culturelles indépendantes en Iran. Durant ses longues années passées à la tête du conglomérat de la radiotélévision, Laridjani a introduit des programmes télévisés « islamisés » conformes, pour reprendre ses termes, à « la politique et aux directives du guide suprême ».
Dans le gouvernement de Rafsandjani dans les années 1990, Laridjani est devenu un membre clé du comité secret mis en place par layatollah Khameneï pour « contrer loffensive culturelle contre la république islamique ». Les autres membres de la bande étaient le vice-ministre des renseignements dalors Saïd Emami et le vice-commandant en chef des gardiens de la révolution Bagher Zolghadr.
Le comité avait planifié et mené des meurtres en série de dissidents en Iran et plusieurs assassinats à létranger. Il avait aussi ordonné la production de plusieurs programmes télévisés produit par IRIB et le Vevak pour discréditer les opposants. Quand les meurtres et les autres activités du trio sont devenus un poids pour les dirigeants religieux, Saïd Emami est devenu un bouc-émissaire et a été arrêté comme « renégat ». Les médias ont ensuite rapporté quil sétait suicidé en prison en avalant un produit « épilatoire ».
En 2003, Laridjani a mis en place deux télévisions de langue arabe, Al-Alam et Sahar, et un réseau de radios 24h sur 24 à destination de létranger, pour diffuser les valeurs islamistes dans lopinion publique du Moyen-Orient. Les autorités irakiennes ont condamné les radios pour leur incitation à la violence. La France a interdit Sahar à cause de son « idéologie intégriste » et sa propagande anti-sémite.
A son nouveau poste de chef des négociations nucléaires et à la tête de la plus haute instance de décision du pays en matière de sécurité, on sattend à ce quil imprime sa marque de rigidité idéologique qui le caractérise. Il reste à voir si lapparatchik favori de layatollah Khameneï se verra donner un statut unique en se voyant aussi offrir le ministère des affaires étrangères.