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Les USA et le Royaume Uni développent une stratégie démocratique pour l’Iran

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Financial Times – Par Dr Guy Dinmore à Washington – Les USA et le Royaume Uni travaillent sur une stratégie afin de promouvoir un changement démocratique en Iran, selon des hauts responsables qui considèrent cet effort commun comme le commencement d’une nouvelle phase dans la campagne diplomatique visant à contrer le programme nucléaire de la République islamique sans avoir recours à une intervention militaire.

Le Groupe des opérations Iran Syrie nouvellement créé au sein du département d’Etat coordonne ce travail et agit sous les ordres d’Elizabeth Cheney, haut responsable américaine menant la campagne de promotion de la démocratie au grand Moyen Orient.

« La promotion de la démocratie est une rubrique visant à engager les Européens dans une politique plus robuste sans appeler celle-ci changement de régime », a commenté un ancien membre de l’administration Bush.

Cette nouvelle direction, selon lui, reflète la progression de l’idée aux USA et au Royaume Uni selon laquelle la diplomatie des Nations Unies et des sanctions partielles ont peu de chances d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. En l’absence d’une solution militaire crédible, l’argument avancé est qu’une diplomatie internationale pourrait tenter de ralentir le programme nucléaire tandis que des efforts plus « robustes » se poursuivent en faveur de la solution ultime de changement de régime, dit-il.

Les dirigeants américains affirment que la contribution britannique est importante en raison du manque d’experts sur l’Iran au sein de l’administration Bush, résultat de 25 années de gel des relations diplomatiques. Certains voient le Royaume Uni comme ayant un effet modérateur tandis que les USA envisagent de financer les groupes d’opposition en exil, de lancer des activités secrètes à l’intérieur de l’Iran et/ou des émissions de télévision satellites « indépendantes » en farsi.

Mais les dirigeants américains détectent également un durcissement de la position britannique face à l’approche agressive de Mahmoud Ahmadinejad, le président de l’Iran.

Afin de combler le vide de connaissances de l’Amérique, le département d’Etat a créé le mois dernier le Bureau des affaires iraniennes à Washington et a annoncé la création de nouveaux postes diplomatiques pour des personnes qui parlent le farsi. Barbara Leaf, arabologue, doit normalement diriger ce bureau.

Par ailleurs, le Groupe des opérations Iran Syrie a été formé pour mettre en place une stratégie de promotion de la démocratie plus agressive pour les Etats « en marge ». Le financement demandé par Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat, en février au Congrès s’élève à 75 millions de dollars, plus quelques 10 millions de dollars faisant déjà partie du budget.

Adam Ereli, porte-parole du département d’Etat, a nié l’existence du Groupe des opérations.

Mais deux autres hauts responsables américains et un diplomate européen ont insisté sur le fait qu’il existait bien. Ils ont déclaré que le groupe inter agence, supposé collaborer avec le Pentagone et d’autres départements, était dirigé par David Denehy, conseiller spécial qui a servi dans le gouvernement de coalition en Irak, et par Alberto Fernandez, responsable de la diplomatie publique.

Jack Straw, ministre des Affaires Etrangères britannique, a accusé l’Iran de décider de « s’attaquer à la communauté internationale » par le développement d’armes nucléaires et le soutien au terrorisme dans un discours sévère datant du 13 mars.

M. Straw a déclaré que le Royaume Uni « ne prendrait pas partie dans les débats politiques internes de l’Iran » et a ajouté que les Iraniens étaient « naturellement sensibles à toute allusion à une intervention étrangère ».

Mais dans un discours qui a rappelé celui de Mme Rice devant le Congrès un mois plus tôt, M. Straw s’est engagé à ce que la Grande-Bretagne donne son soutien aux « aspirations » des Iraniens.
Il a insisté sur la façon de donner aux Iraniens l’accès à des « informations dignes de foi et indépendantes » et a affirmé que les gouvernements pouvaient fournir celles-ci.

Les Etats-Unis ont l’intention d’augmenter le nombre d’émissions de télévision satellites de Voice of America et pourraient lancer un nouveau réseau « indépendant » ayant un célèbre Iranien pour présentateur.

Les dirigeants américains reconnaissent cependant qu’ils ne sont pas encouragés par leur expérience de lancement de chaînes en arabe suite à l’invasion de l’Irak.

Des dirigeants politiques de l’opposition iranienne sont unanimes pour dire que le financement étranger d’activités visant à promouvoir la démocratie, en particulier par les USA et le Royaume Uni, serait contre-productif.

Ali Akbar Javanfekr, conseiller médiatique de M. Ahmadinejad, a récemment affirmé que les Iraniens « avaient conscience » de la « propagande des ennemis », et qu’en général, les dirigeants iraniens ne portaient que très peu d’intérêt aux émissions américaines existantes.

Article rédigé en collaboration avec Gareth Smyth à Téhéran.

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