AFP, Téhéran, 5 septembre – L’Iran et le Bélarus ont signé mercredi un accord d’une valeur initiale de 250 millions de dollars portant sur l’exploitation d’un champ de pétrole du sud-ouest de l’Iran et qui est censé illustrer la très bonne relation entre deux pays ennemis des Etats-Unis.
L’accord pour l’exploitation du champ de Jofeir est assorti d’une option pouvant atteindre 250 millions de dollars supplémentaires si la compagnie pétrolière nationale iranienne accepte ultérieurement de poursuivre la collaboration avec le Bélarus au cours d’une seconde phase, a précisé Naji Saadoni, responsable des projets pétroliers iraniens dans cette zone.
Le champ de Jofeir, qui se trouve dans la province d’Ilam, frontalière de l’Irak, doit produire 15.000 barils par jour (bpj) au cours de la première phase, puis 25.000 bpj si la seconde phase est enclenchée.
« Il faudra attendre deux à trois mois avant de commencer à travailler dans la zone car elle doit être déminée », a déclaré M. Saadoni, précisant que les mines dataient de la guerre contre l’Irak (1980-1988).
Les réserves de ce champ sont estimées à 2,1 milliards de barils, et 170 millions de barils devraient en être extraits au cours des 25 prochaines années, a-t-il souligné.
Le président bélarusse, Alexandre Loukachenko, et son homologue, Mahmoud Ahmadinejad, s’étaient mis d’accord sur le projet de développement du champ de Jofeir en mai, au cours de la visite de ce dernier à Minsk.
« Nous sommes très contents du résultat de cette négociation et (ce contrat) est un pilier des relations en plein essor entre les deux pays », a déclaré aux journalistes le président de la compagnie pétrolière Belarusneft, Alexandre Lyakov, signataire de l’accord pour la partie bélarusse. Lukachenko s’était rendu à Téhéran en novembre dernier.
Les deux pays ont en partie bâti leur bonne relation sur la méfiance que leur vouent les Etats-Unis, qui ont plusieurs fois accusé Téhéran comme Minsk de violations des droits de l’Homme.
Le Bélarus a des réserves pétrolières insignifiantes mais dispose de très importantes infrastructures de raffinage qui servent notamment au traitement du brut russe destiné à l’exportation. L’Iran est le quatrième pays producteur de pétrole au monde.