AFP, Téhéran, 14 décembre – Les réformateurs iraniens ont annoncé vendredi la formation d’une coalition initiée par l’ancien président Mohammad Khatami en vue des élections législatives de 2008, afin de sauver l’Iran de la « crise » créée, selon eux, par son successeur Mahmoud Ahmadinejad.
La coalition rassemble 21 partis, dont des alliés des anciens présidents Khatami et Akbar Hachémi Rafsandjani, pour tenter de remporter les législatives du 14 mars face aux groupes conservateurs de M. Ahmadinejad, selon des responsables.
« Le pays traverse une crise sérieuse. Toutes les parties sont convenues qu’elles devraient rétablir le réel pouvoir du Parlement et freiner l’amateurisme du gouvernement », a déclaré un porte-parole de la coalition, Abdollah Nasseri, lors d’une conférence de presse à Téhéran.
M. Khatami, président de 1997 à 2005, est « à l’origine de la formation de cette coalition. Il est l’un des piliers du processus de renforcement des réformateurs pour les prochaines élections », a dit un autre porte-parole, Morteza Haji.
La coalition inclut le Front de la participation, le principal parti réformateur, et le Parti des reconstructeurs formé par des fidèles de l’ex-président conservateur pragmatique Rafsandjani.
Elle regroupe également le parti de M. Khatami, l’Association des religieux combattants, et l’Organisation des Moudjahidine de la révolution islamique, dont les membres étaient les principaux députés dans le précédent Parlement.
Une autre importante formation, le parti de la Confiance nationale de Mehdi Karoubi, ancien président du Parlement, aura 80% de candidats communs avec la coalition, a précisé M. Nasseri.
Réformateurs et conservateurs modérés, revenus sur le devant de la scène lors des municipales de l’an dernier à la faveur d’une coalition semblable, espèrent que les difficultés économiques, la menace de nouvelles sanctions et de conflit armé dans le dossier du nucléaire iranien joueront en leur faveur.
« Le gouvernement a amplifié la plupart des crises domestiques et internationales au cours des deux années écoulées, car il n’y a pas de Parlement suffisamment fort et attentif », a insisté M. Nasseri.
Le handicap de l’inflation « est ressenti par les gens et sera un motif sérieux pour se rendre aux urnes », a-t-il avancé.
Les réformateurs, majoritaires dans le précédent Parlement, craignent une répétition du scrutin de 2004, lors duquel la participation avait été faible et des milliers de leurs candidats interdits de se présenter par le Conseil de surveillance dominé par les conservateurs.
Les conservateurs ont formé leur propre front rassemblant les fidèles de M. Ahmadinejad et les principales factions de ce courant, en vue du scrutin.