IranIran (actualité)Laisser agir les forces de l’opposition iranienne

Laisser agir les forces de l’opposition iranienne

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International Herald Tribune, Paris, 28 janvier

Par Maryam Radjavi

Que doit faire le monde face aux défis que pose le régime iranien avec son soutien constant au terrorisme, son ingérence croissante en Irak et sa quête sans répit des armes atomiques ? Les approches dont il est question vont de la complaisance, avec l’espoir de renforcer les « modérés », à l’invasion militaire. Mais la meilleure option reste d’initier un changement par les Iraniens et le mouvement de résistance organisée.

Une guerre n’est pas nécessaire ; personne ne veut voir un Irak bis se dérouler en Iran. Mais la complaisance, qui a façonné la politique vis-à-vis de l’Iran des deux côtés de l’Atlantique pendant vingt ans, est un désastre qui a renforcé les factions les plus radicales de la théocratie au pouvoir.

L’échec de n’avoir pu isoler une dictature religieuse décidée à propager son type virulent d’intégrisme islamique et à acquérir des armes nucléaires, a conduit à l’impasse actuelle. Désormais, les missiles de Téhéran, capables de porter des armes de destruction massive, peuvent atteindre l’est et le sud de l’Europe.

Aucune concession ne peut dissuader les mollahs de poursuivre leurs objectifs funestes. Quelques jours à peine après avoir signer un accord avec la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne pour suspendre temporairement les activités d’enrichissement d’uranium, l’ancien et puissant président, Akbar Hachemi Rafsandjani, se targuait de ce que « Téhéran sera bientôt membre du club nucléaire et reprendra son enrichissement dans six mois au plus tard ».

La politique de complaisance n’a même pas réussi à garder viables le Président Mohammad Khatami et son camp, taxés de « modérés » en occident. Aujourd’hui, la faction la plus extrême domine l’establishment politique et les gardiens de la révolution contrôlent la plupart des leviers du pouvoir, dont le parlement.

Mais il existe une autre solution : la démocratie.

Les mille est quelques étudiants qui ont lancé des slogans hostiles au pouvoir durant un discours de Khatami à l’université de Téhéran le mois dernier sont la preuve que les Iraniens veulent un changement de la totalité du régime.

En guise de premier pas dans cette direction, les gouvernements occidentaux ne doivent pas apporter d’aide à la théocratie au pouvoir. Cela signifie retirer la marque de terroriste collée à l’organisation des Modjahedines du peuple. Le groupe est la force axiale de la plus grande coalition de l’opposition iranienne, le Conseil national de la Résistance, qui a révélé les plans nucléaires, balistiques et terroristes de Téhéran.

En 1997, le département d’Etat américain avait placé les Modjahedines du peuple sur la liste des organisations étrangères terroristes dans un geste de bonne volonté à l’égard de Khatami, le nouveau président iranien. Cependant, après une enquête de seize mois en Irak, où le groupe est présent sur la frontière avec l’Iran depuis dix-huit ans, les Etats-Unis ont établi que ses membres étaient « des personnes protégées sous la Quatrième Convention de Genève » et qu’il n’existait aucune charge à leur encontre.

Au fil des ans, de nombreux parlementaires américains et leurs homologues en Europe, rappelant l’étendue de l’enracinement populaire et religieux du groupe en Iran, ont qualifié les Modjahedines du peuple de mouvement de résistance légitime et d’antithèse à l’intégrisme islamique, soulignant qu’il fallait les retirer de la liste du terrorisme. En novembre, la conférence internationale de juristes, qui a rassemblé 500 juristes des droits de l’homme à Paris, a déclaré que la présence de l’organisation sur la liste noire était une violation de la Convention européenne des droits de l’homme, du droit fondamental à la défense et à la présomption d’innocence.

La Résistance iranienne s’est engagée à tenir des élections libres et équitables dans les six mois qui suivront le changement de régime, pour élire une assemblée constitutionnelle et transférer la gestion des affaires aux représentants élus du peuple. Elle souhaite un Iran pacifique sans armes de destruction massive, en bons termes avec ses voisins et dédié à l’amitié dans la communauté internationale.

Plus de cinquante ans après le coup d’Etat qui a renversé le gouvernement élu de Mohammad Mossadegh, le sort a remis les Etats-Unis à un carrefour de l’histoire. Cette fois, contrairement à 1953, les Etats-Unis doivent s’identifier avec les Iraniens et leur aspiration à la liberté, la démocratie et un Etat laïc. Seul un tel programme peut garantir une paix durable et la stabilité au Moyen-Orient.

(Maryam Radjavi est présidente du Conseil national de la Résistance iranienne)

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