European Voice, 20-26 janvier 2005 Loccident a besoin dune approche radicalement nouvelle pour répondre à la menace croissante que pose le régime théocratique en Iran, alors quil poursuit sans répit ses ambitions régionales et mondiales. Téhéran reste le parrain le plus actif au monde du terrorisme dEtat, il continue son ingérence dévastatrice en Irak et caracole en tête des Etats en quête de prolifération nucléaire.
Il y a de bonne raison de se méfier des ayatollahs de la ligne dure au pouvoir en Iran. En Irak, ils ont organisé une « liste chiite » pour les élections parlementaires à venir, comptant sur le terrorisme et le chaos pour faire dérailler le processus démocratique, et pour discréditer et vaincre le premier ministre chiite modéré Ayad Allawi et la liste laïque kurde. La première priorité de Téhéran est de faire échouer le « projet américain » en Irak par tous les moyens possibles.
Dans une rare manifestation dunanimité, les dirigeants arabes ont jugé que la perspective des partisans de Téhéran dominant la politique irakienne était très perturbatrice et ils ont appellé Washington à empêcher un tel résultat.
Sur le front nucléaire, laccord de Paris, signé par lIran et les ministres des affaires étrangères du Royaume Uni, dAllemagne et de France, a été qualifié par le régime iranien de capitulation européenne aux demandes de Téhéran.
Laccord a légitimé les ambitions nucléaires des ayatollahs, tout en étant incapable de fournir des garanties comme quoi le programme nucléaire civil de Téhéran nest pas une simple couverture pour un programme militaire. Il a une ressemblance troublante avec les accords de Munich de 1938, quand les dirigeants bien intentionnés des démocraties libérales, cherchant à arrêter lavancée rapide du nazisme, ont fini par vouloir plaire à ce terrible régime, avec les conséquences catastrophiques que lon connaît.
Ce qui a encouragé les dirigeants iraniens, cest une clause dans laccord qui engage les Européens à réprimer lopposition iranienne. Téhéran pensait qu’il s’agissait sans doute d’une double victoire: il recevait un feu vert pour ses campagnes d’emprisonnement, de torture et d’assassinats des dissidents et se sentait assuré de pouvoir continuer à protéger plusieurs branches opérationnelles d’Al Qaïda.
Pourquoi les gouvernements européens avancent-ils sur ce chemin? Alors que presque tout le monde est opposé à voir se répéter le scénario irakien, l’expérience a montré que l’attitude des affaires-avant-tout avec le régime religieux ne va pas nous sauver de cette menace croissante.
Maryam Radjavi, une partisane de la liberté sous le chah et les ayatollahs, a déclaré aux eurodéputés quil existait une troisième voie viable : un changement démocratique par les Iraniens.
Mme Radjavi, qui la présidente de la République élue de la coalition de lopposition, le Conseil national de la Résistance iranienne, a rejeté et la complaisance et la guerre comme attitude à adopter avec les mollahs.
Elle a réaffirmé l’engagement du gouvernement de laprès-mollahs à un Iran pacifique et sans ADM, au bon voisinage et à la tenue d’élections libres dans un délai de six mois. Elle a dénoncé la répression des gouvernements occidentaux contre lopposition iranienne et déclaré que la marque de terroriste contre le principal groupe de lopposition , les Moudjahidin du peuple (OMPI), était le plus grand cadeau offert à Téhéran et un obstacle majeur pour apporter un changement en Iran. Elle a appelé au retrait de lOMPI de la liste noire.
Plaçons-nous du côté du peuple iranien et de leurs aspirations à la liberté, à la démocratie et à un Etat laïc. Seule cette attitude pourra garantir une paix durable et la stabilité au Moyen-Orient et plus loin encore.
Paulo Casaca, Eurodéputé, Bruxelles