AFP, Téhéran, 16 avril – Le porte-parole du gouvernement iranien Gholam Hossein Elham, sous le coup de nombreuses critiques, a offert sa démission au président Mahmoud Ahmadinejad, sur fond de confusion autour d’un éventuel remaniement ministériel.
« Je suis prêt à démissionner », a écrit le porte-parole au président dans une lettre citée mercredi par l’agence Fars.
M. Elham cite d’une part l’adoption le 7 avril par le parlement d’un projet de loi interdisant aux membres du Conseil des gardiens de la constitution, dont M. Elham fait partie, de servir en même temps le gouvernement. Cette loi nécessite encore l’accord du Conseil pour être promulguée.
Mais M. Elham se réfère aussi à une « campagne destructive et croissante de critiques » à son égard, par « des médias anti-gouvernementaux et l’IRIB (la télévision d’Etat), ainsi que des députés ».
L’IRIB a attaqué le porte-parole lundi dans un de ses programmes au sujet d’un remaniement ministériel à venir, que M. Elham avait qualifié le 5 avril de simple rumeur, et assimilé à un « poisson d’avril ».
Le porte-parole avait démenti des rumeurs de démission de l’influent ministre de l’Intérieur, Mostapha Pour Mohammadi, et de celui de l’Economie, Davoud Danesh Jafari.
Mais il avait fait machine arrière le 9 avril en annonçant que le président avait demandé aux deux ministres « de servir à d’autres postes ».
Aucune autre information officielle n’a filtré depuis et les deux responsables se trouvent toujours à leur poste.
Un site internet, Tabnak, proche d’une importante fraction conservatrice, a critiqué ce remaniement potentiel, le qualifiant de « purification » du gouvernement. Le parti conservateur Motalefeh, proche des grands commerçants du bazar de Téhéran, a jugé quant à lui qu’il était « dommageable ».
Au moins 150 députés ont signé une lettre au président Ahmadinejad, selon le quotidien Sarmayeh mercredi, dans laquelle ils lui demandent de revenir sur sa décision concernant le ministre de l’Intérieur.
M. Pour Mohammadi, un conservateur dont la nomination comme le limogeage ne peut intervenir sans au minimum l’accord tacite du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, est réputé comme trop indépendant à l’égard du président Ahmadinejad.