Interrogée au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue britannique David Miliband sur les propos de Barack Obama, qui a qualifié la politique iranienne du président George W. Bush d’"échec total", Mme Rice a noté que le problème iranien "n’est pas seulement un problème américain, c’est une affaire internationale".
"Et c’est une affaire sur laquelle la communauté internationale est unie", a ajouté la chef de la diplomatie américaine.
Elle a rappelé les efforts des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne) et de l’Allemagne pour tenter de convaincre l’Iran de renoncer à son programme nucléaire, ainsi que les sanctions adoptées par l’ONU pour tenter de faire plier le régime de Téhéran.
"On assiste à un tarissement des investissements dans les infrastructures iraniennes, un tarissement des investissements dans les capacités pétrolières de l’Iran, un tarissement des crédits à l’exportation pour l’Iran", a-t-elle ajouté.
"Je pense que cela s’appelle une coalition internationale qui a du succès", a conclu Mme Rice. "Je voudrais bien savoir quelles sont les autres options de la communauté internationale car cette politique est, à mon avis, la meilleure possible pour nous".
En butte à des attaques croissantes venues du camp républicain pour avoir suggéré de dialoguer avec l’Iran, M. Obama avait estimé lundi que "grce à la politique de George Bush, l’Iran représente la plus grand menace contre les Etats-Unis, et Israël et le Moyen-orient, pour une génération".
Interrogée sur l’offre que l’Iran a présentée à la communauté internationale pour résoudre les "grands problèmes" du monde, Mme Rice a refusé de la commenter avant d’en avoir discuté avec les autres pays impliqués dans les discussions sur le programme nucléaire iranien.
M. Miliband a approuvé: "Nous ne voulons pas nous lancer dans un volley-ball verbal et rhétorique sur ces questions. Elles sont beaucoup trop graves", a déclaré le chef de la diplomatie britannique, qui doit effectuer une courte visite en Californie avec Mme Rice jeudi et vendredi.
Il a laissé entendre que les Six ne se laisseraient pas distraire par l’initiative iranienne.
"Il est évident que nous examinerons avec beaucoup d’attention la lettre iranienne", a-t-il indiqué. "Mais nous dirons également très clairement que nos propres propositions doivent être examinées très soigneusement par le régime iranien".
M. Miliband a refusé de préciser quand et où les propositions "rafraîchies" des Six, annoncées au début du mois à Londres, seraient remises aux dirigeants iraniens. "Nous sommes actuellement en discussions avancées avec les autorités iraniennes", s’est-il contenté d’indiquer.