AFP, 24 novembre 2008 – Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband invite les dirigeants arabes à s’opposer plus clairement aux ambitions nucléaires de l’Iran et à s’impliquer dans le processus de paix, selon le texte d’un discours qu’il doit prononcer lundi à Abou Dhabi.
Dans le cadre d’une visite aux Emirats arabes unis, le ministre devrait présenter la perspective d’un Iran doté de l’arme nucléaire comme la menace "la plus immédiate" pour la stabilité du Proche-Orient, invitant les pays de la région à accentuer leur pression sur le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
"L’Iran doté de l’arme nucléaire représenterait un coup décisif contre ceux qui cherchent des solutions plus pacifiques et pragmatiques aux problèmes de la région", doit-il souligner selon le texte fourni à l’avance d’un discours prévu devant le Centre pour les études et la recherche des Emirats.
"Une course à l’arme nucléaire serait très dangereuse. L’acquision d’une arme nucléaire renforcerait la position régionale de Téhéran, lui donnant plus de confiance pour ses tentatives de divisions et la promotion de l’instabilité", selon M. Miliband.
Le ministre devrait souligner que les sanctions des Nations unies et de l’Union européenne contre l’Iran ne sont pas destinées à promouvoir un changement de régime ni un prélude à une action militaire.
Le chef de la diplomatie devrait également avertir que les espoirs de paix au Proche-Orient pourraient être "perdus pour toujours" faute d’avancées significatives à courte échéance.
Le processus de paix est "à la croisée des chemins" alors que les conditions "se détériorent", selon M. Miliband qui revient de visites en Israël et en Palestine.
"Si le statu quo continue, je pense que les chances de paix pourraient disparaître à jamais (…) parce que la situation sur le terrain, avec trop de monde dans l’insécurité, la pauvreté et le désespoir, nuit de plus en plus au processus politique", indique-t-il dans son discours.
Appelant les pays arabes à jouer un rôle plus décisif dans la résolution du conflit, il devrait remarquer que "pendant trop longtemps les pays de la région se sont tenus à distance du processus de paix".