AFP: Une trentaine d’opposants au régime iranien observent une grève de la faim, certains depuis 15 jours, devant la Maison Blanche à Washington, pour réclamer que les Etats-Unis reprennent en charge la protection du camp d’Achraf en Irak, a constaté l’AFP mercredi.
"Les Etats-Unis ont signé un contrat avec les membres d’Achraf pour les protéger lorsqu’ils ont pris les armes", explique Sahida Afshar, 43 ans, qui ne se nourrit plus depuis 10 jours.
Avec d’autres supporteurs des Moudjahidine d’Iran, opposants au régime iranien réfugiés en Irak, elle dénonce le meurtre d’une dizaine d’habitants du camp d’Achraf et "l’enlèvement" de 36 autres depuis le 28 juillet, lors d’affrontements violents avec la police irakienne.
Situé à 80 km de la frontière iranienne, le camp créé il y a une vingtaine d’années abrite 3.500 résidents. Il avait été alloué par Saddam Hussein aux Moudjahidine pour les amener à combattre avec lui le régime iranien.
Ces opposants au régime iranien ont été désarmés en 2003 par les forces américaines qui ont pris le contrôle du camp avec la chute du régime de Saddam Hussein.
"Mais les Etats-Unis ont transféré cette protection au gouvernement irakien et nous ne pouvons pas faire confiance aux dirigeants irakiens car ils sont les marionnettes des Iraniens", affirme Mme Mahboub Etemadi, en grève de la faim depuis 15 jours et dont une fille vit à Achraf.
Les grévistes ont installé des chaises à l’ombre en face de la Maison Blanche et une infirmière iranienne prend leur tension régulièrement et les encourage à boire de l’eau.
"Je me sens bien", dit Mme Etemadi, "parce que le niveau d’injustice que nous voyons de la part de l’administration Obama est tellement intolérable que nous allons continuer cette grève de la faim".
"Je vais rester ici tant que l’ONU ne prendra pas la responsabilité de la sécurité à Achraf", a déclaré Zolal Habibi, 27 ans, dont la mère vit dans le camp. D’autres grèves de la faim sont également observées par ces opposants, selon eux, à Londres, Berlin et Stockholm notamment.
La précédente action de ce type menée par les Moudjahidine d’Iran remonte à 2003 à Auvers-sur-Oise en France, où ils avaient observé une grève de la faim pour réclamer la libération de Maryam Radjavi, épouse du fondateur du mouvement, alors arrêtée.