Editorial : Le président du régime iranien Mahmoud Ahmadinejad a pris la parole il y a une semaine au siège de l’ONU à New York. La présence du violateur numéro 1 du Traité de non prolifération (TNP) lors d’une conférence visant à le renforcer est en effet déconcertante. Marquant à la fois les menaces émanant du régime iranien et la réponse pour le moins frêle de l’Occident.
Dans son discours, Ahmadinejad a défié la communauté internationale de présenter une seule preuve crédible des activités nucléaires de son régime. Cette déclaration va à lévidence à l’encontre des nombreuses révélations sur la production dogives nucléaires et la construction dinstallations secrètes comme celle de Qom. Malgré le déni banal dAhmadinejad, l’ONU et l’AIEA ont toutes les deux condamné Téhéran pour la violation de ses engagements.
Le régime iranien est le parfait exemple de la menace qui pèse sur lactuel traité de non-prolifération. Avec ses violations répétées et le mépris des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, Téhéran a créé un précédent dangereux pour les futurs contrevenants. Il constitue également une menace pour la région en déclenchant une course à larme nucléaire. Mais, plus inquiétant encore, est la perspective de larme nucléaire dans les mains dun Etat parrain du terrorisme international avec des conséquences catastrophiques pour la région et pour le monde entier.
Jusquà présent, quelle quen soit la raison, l’Occident a été trop réservé face aux menaces nucléaires de lIran. Lors de la conférence d’examen du TNP, Ahmadinejad a été autorisé à tourner en dérision les « puissances nucléaires », détournant l’attention de ses propres transgressions. Pendant ce temps, les gouvernements occidentaux n’ont pas réussi à imposer des sanctions globales, notamment un embargo pétrolier et gazier.
Par ailleurs, d’autres formes de menaces, y compris l’exportation du terrorisme et les brutales violations des droits humains, continuent d’émaner de ce régime. Le voisin Irakien a connu ces dernières semaines une des pires vagues de terrorisme, alors que les forces politiques sefforcent de former un gouvernement nationaliste hors de la sphère d’influence iranienne. En Iran, les informations continuent de s’accumuler sur les graves violations des droits humains au cours du soulèvement national qui en est à son onzième mois.
Dans ce contexte, une réponse faible de l’Occident est à la fois impardonnable et périlleuse. Téhéran a eu de nombreuses occasions pour changer de cap, tout en bénéficiant de concessions gratuites des capitales occidentales. Si la tendance actuelle devait se poursuivre, le régime iranien pourra en profiter pour consolider son emprise sur le pouvoir fragile, en continuant à réprimer lopposition à lintérieur, développant le terrorisme à l’étranger et se rapprochant de la bombe.
Tant le bon sens que la realpolitik appellent l’Occident à adopter une politique de fermeté, avec non seulement des sanctions globales, mais aussi un soutien sensible aux forces de l’opposition iranienne. Sans quoi la communauté internationale sera confrontée à des rhétoriques de plus en plus menaçantes de la part dAhmadinejad, mais aussi à des actes encore plus dévastateur de la part dun régime enhardi.