AFP: Le gouvernement afghan a estimé dimanche « inacceptable » les raisons invoquées par l’Iran pour continuer d’empêcher depuis début décembre l’entrée en Afghanistan de carburant que Téhéran dit destiné aux troupes de l’Otan, ce que Kaboul dément.
« Nous ne sommes pas satisfaits des négociations actuelles avec l’Iran concernant le blocage du carburant et les raisons et excuses avancées par Téhéran sont totalement inacceptables pour nous », a déclaré le ministre afghan du Commerce, Anwarulhaq Ahadi, lors d’une conférence de presse.
Selon le ministre, quelque 1.800 camions-citernes, transportant pour environ 45 à 50 millions de dollars de carburant sont actuellement bloqués aux divers postes-frontières iraniens.
Malgré les assurances données par Téhéran, « le problème persiste », a poursuivi le ministre du Commerce.
Or, « le carburant qui attend d’entrer en Afghanistan n’a pas été acheté en Iran, mais en Russie, au Turkménistan et en Irak; l’Iran ne peut pas décider de nos voies de transit », a-t-il expliqué.
M. Ahadi a également indiqué avoir transmis aux autorités iraniennes les besoins annuels en carburant du seul secteur privé afghan.
Le prix du carburant en Afghanistan a augmenté de 40% depuis le début du blocage, mi-décembre, une hausse qui s’est répercutée sur les prix des denrées de base, touchant durement les consommateurs afghans, en plein hiver.
Le ministre a néanmoins assuré que les prix du carburant étaient légèrement redescendus depuis une semaine.
« Des investisseurs privés ont acheté du carburant supplémentaire qui devrait arriver d’ici deux semaines », a-t-il également affirmé.
Environ 30% du carburant vendu en Afghanistan transite par la frontière iranienne, selon le ministère afghan du Commerce, l’essentiel du reste transitant par le Pakistan et les républiques d’Asie centrale voisines.