AFP: La ministre allemande de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, et ses collègues des Länder (Etats régionaux) ont appelé l’Iran à libérer deux journalistes allemands emprisonnés sur son sol depuis près de quatre mois.
« J’appelle le gouvernement iranien à libérer immédiatement les journalistes emprisonnés depuis le 10 octobre et à rendre possible leur retour en Allemagne », a lancé la ministre dans le journal Bild am Sonntag (BamS) paru dimanche, pour lequel travaillent les deux journalistes.
Un appel similaire des 16 ministres régionaux des Länder est aussi publié dans ce média, propriété du groupe Axel Springer et qui pour la première fois mentionne explicitement le nom de ses journalistes emprisonnés: Marcus Hellwig et Jens Koch sont en détention depuis 16 semaines, soit 112 jours, écrit-il.
La présidente de la conférence des ministres régionaux de la Justice, Angela Kolb, a prôné dans BamS « un geste d’humanité » de la part de l’Iran.
Les deux journalistes ont été arrêtés en octobre à Tabriz (nord-ouest), alors qu’ils interviewaient le fils et l’avocat de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne condamnée à la lapidation, pour qui la communauté internationale s’est mobilisée.
BamS précise qu’un secrétaire d’Etat allemand, Wolf-Ruthart Born, s’est rendu la semaine dernière à Téhéran pour discuter du dossier, sans obtenir toutefois les résultats espérés.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Andreas Peschke, a assuré dans BamS que Berlin restait engagé « avec la même intensité » dans ce dossier.
Les journalistes étrangers doivent obtenir une autorisation spéciale du ministère de la Culture iranien pour pouvoir travailler en Iran. Les deux Allemands ne l’avaient pas demandée, argue Téhéran.
Interrogé par l’hebdomadaire Der Spiegel début janvier, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi avait demandé des « excuses » au groupe Springer et estimé que « si l’éditeur et la rédaction en chef reconnaissaient avoir commis une erreur, ce serait un geste très utile ».