AFP: Des fusils ont été découverts par les autorités turques dans un avion cargo iranien forcé d’atterrir samedi à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), dont l’équipage a été interrogé par la police, ont affirmé mardi des sources policières et judiciaires.
L’avion, un Iliouchine civil en provenance de Téhéran et à destination d’Alep (Syrie), a été contraint d’atterrir samedi soir à Diyarbakir pour un contrôle de sa cargaison.
Alors que l’équipage avait déclaré des pièces de rechanges d’automobiles, une fouille à bord a permis de découvrir une caisse de fusils automatiques, a déclaré une source policière à l’AFP.
L’équipage, composé de sept personnes, a été conduit à un commissariat pour interrogatoire et a affirmé que les armes se trouvaient à bord par mesure de sécurité, comme précaution de routine, sans donner davantage d’informations, a ajouté cette source.
Une enquête « administrative » a été ouverte pour déterminer si la présence d’armes à bord était conforme aux règlements internationaux, a déclaré une source judiciaire, ajoutant qu’aucune poursuite pénale n’avait été engagée contre l’équipage.
Interrogé par des journalistes lors d’une conférence de presse, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a évoqué une « procédure de routine » déjà pratiquée sur de nombreux appareils.
« La raison pour laquelle les recherches ont duré longtemps, ont pris plus de temps, est liée à la nature de la cargaison. Nous ferons les déclarations adéquates à ce sujet. Mais aucun placement en détention préventive n’est à l’ordre du jour », a ajouté le ministre, cité par l’agence de presse Anatolie.
Peu après, le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué confirmant que « des produits entrant dans le champs des sanctions appliquées par l’Onu se trouvent ont été découverts dans l’avion et ont été saisis », sans préciser la nature de ces « produits ».
« L’appareil a été autorisé à quitter aujourd’hui la Turquie pour retourner en Iran sans les produits interdits », a poursuivi le ministère.
Interrogée, l’ambassade d’Iran à Ankara s’est refusée à tout commentaire.
L’agence de presse turque Dogan avait rapporté plus tôt dans la journée que des armes et des munitions avait été saisies dans la cargaison de l’avion et que son personnel avait été placé en garde à vue.
Il s’agit du deuxième avion cargo iranien contraint d’atterrir en Turquie pour des contrôles, en moins d’une semaine.
Un appareil en partance de Téhéran et à destination d’Alep avait été contrôlé puis autorisé à repartir la semaine dernière, aucune situation anormale n’ayant été constatée, selon un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.
Selon le journal turc Aksam, les avions ont été forcés d’atterrir en Turquie après une demande des autorités américaines selon lesquelles ces appareils transporteraient « des matériaux militaires ou nucléaires suspects ».
De nombreux avions iraniens ont été contraints de se poser à Diyarbakir pour des contrôles depuis juin 2010, à la suite de demandes des Américains, indique mardi le quotidien.
L’Iran, qui est soupçonné par les Occidentaux de vouloir se doter de l’arme nucléaire, est sous le coup de sanctions et d’un embargo de l’ONU sur les livraisons ou exportations d’armes.