AFP: La chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton a condamné mercredi le raid de l’armée irakienne qui a causé la mort de 34 opposants au régime iranien dans le camp d’Ashraf, au nord de Bagdad, le 8 avril, et réclamé l’ouverture d’une enquête.
« Ce qui s’est passé le 8 avril au camp d’Ashraf, en Irak, est déplorable et je le condamne le plus fermement possible », a dit Mme Ashton devant le Parlement européen.
Tout en soulignant que l’Irak devait être souverain « sur tout son territoire », Mme Ashton a expliqué que les autorités irakiennes avaient « le devoir de protéger les droits fondamentaux des résidents d’Ashraf ».
Elle a réclamé une enquête « aussi complète et indépendante que possible » pour déterminer les circonstances du raid qui a tué 34 personnes.
Mais « aucune solution n’est simple » pour éviter de nouveaux incidents, a reconnu Mme Ashton qui a indiqué être en contact avec le HCR sur cette question.
Quelque 3.500 personnes, membres des Moudjahidine du Peuple, résident dans le camp d’Ashraf, situé à 80 km au nord de Bagdad. Le camp a été désarmé après l’invasion des Etats-Unis et de ses alliés en Irak en 2003. Les Américains ont alors assuré la sécurité du camp avant de la transmettre en 2010 aux Irakiens.
Déclarée hors-la-loi en 1981 par le régime islamiste au pouvoir à Téhéran, l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) a été accueillie quelques années plus tard en Irak, en pleine guerre contre l’Iran, et ses militants ont combattu aux côtés des forces de Saddam Hussein.
Désarmés après le renversement de Saddam Hussein en 2003, les Moudjahidine qui demeurent des opposants résolus au régime iranien, sont depuis lors un sujet de contentieux entre Bagdad et Téhéran.
Bagdad souhaite le départ des résidants du camp d’ici la fin de l’année.
Le chef de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak, l’eurodéputé britannique Struan Stevenson a mis en garde mardi contre le risque d’un « massacre de type Srebenica » si la communauté internationale n’agit pas rapidement.
Il a préconisé que les réfugiés d’Ashraf soient accueillis vers les pays européens, l’Australie, les Etats-Unis ou le Canada.