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« Une Séparation », un « Da Vinci Code » haut de gamme (actrice iranienne)

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AFP: Par Chloé COUPEAU– Le succès inégalé en France du film iranien « Une Séparation » s’explique par ses thème proches du quotidien des gens, un suspense digne des meilleurs polars, et une description mesurée des sentiments, estime l’une des deux actrices phares du film, Leïla Hatami.

« Je ne veux en aucun cas dévaloriser une oeuvre. Mais c’est comme Da Vinci Code, mais avec de la littérature vraiment très haut de gamme. C’est un mélange sublime. Il n’y a pas mieux pour un public », résume la vedette iranienne interrogée samedi par l’AFP lors du festival de cinéma américain de Deauville.

« Une Séparation » devrait franchir le cap des 900.000 entrées en France mardi soir au plus tard, un niveau que n’avait pas atteint l’avant-dernier Woody Allen, et encore moins les films du maître iranien Abbas Kiarostami.

Ours d’Or du meilleur film et deux fois ours d’Argent pour ses acteurs à Berlin, « Une Séparation », de Asghar Farhadi, raconte l’histoire d’un couple en crise et sa plongée dans un engrenage judiciaire après une fausse couche de la garde-malade qui s’occupait à leur domicile du grand-père atteint d’Alzheimer.

Le couple aisé, séparé, est-il responsable de la fausse couche de l’employée qui s’occupait du grand-père ? La garde-malade est-elle coupable de s’être absentée ? « On regarde les conflits de tous les jours, le rapport des hommes avec leur conscience. Cela pourrait être ennuyeux. Mais avec le suspense », cela ne l’est pas, dit cette fille de cinéaste qui joue le rôle de la femme quittant son mari.

Surtout, Asghar Farhadi sait décrire les sentiments des personnages sans jouer sur ceux des spectateurs, poursuit l’actrice: le réalisateur « raconte tout cela avec la mesure requise. Il n’y a vraiment rien qui soit en trop, qui soit en moins ».

Les personnages féminins du film ont beau être voilés, le succès du film témoigne de sa dimension universelle, considère l’actrice, qui porte un foulard retombant sur les épaules et des vêtements amples lors des interviews ou en public.

Pour Leïla Hatami, qui a étudié cinq ans en Suisse après avoir été scolarisée en français en Iran, la qualité du long métrage l’a peut-être même aidé à franchir les barrière de la censure.

« Ces gens de la censure vivent dans un institution culturelle. Ils voient que des gens comme Fahradi sont là pour faire de l’art. C’est apprécié par eux aussi », dit l’actrice malgré la crainte qui a pesé durant le tournage de voir l’oeuvre interdite et les « astuces » auxquelles Fahradi a dû recourir pour déjouer les obstacles.

« On ne sait pas exactement ce qui est interdit, ce qui ne l’est pas. Tout dépend de l’interprétation, de la bonne volonté de ceux qui nous permettent ou pas de faire le film », déclare Leïla Hatami.

La censure a sans doute contribué à l’aura mondiale du cinéma iranien, en tout cas pour les réalisateurs les moins bons, poursuit-elle. Pour un « génie comme Abbas Kiarostami » ou un cinéaste « très intelligent » comme Fahradi, c’est beaucoup mieux de ne pas être bridé. Mais quand la personne est moins douée, en tout cas, ça peut aider parfois », pense l’actrice.

« C’est pas très joli mais je crois que, au fond, c’est un peu la réalité. J’ai vécu dans un pays où il n’y avait pas de choix au niveau des vêtements, des carreaux que vous choisissez pour votre maison. Cette sorte de contrainte, ça nous mène à faire des choses quelquefois mieux » que nous ne l’aurions fait sans cela, résume la jeune femme.

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