WASHINGTON, 10 avr 2012 (AFP) – La Syrie, l’Iran et la Corée du Nord figureront au coeur des sujets évoqués par les chefs de la diplomatie des pays du G8, qui se réuniront mercredi et jeudi à Washington.
Les discussions attendues entre la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et son homologue russe Sergueï Lavrov en marge du sommet pourraient se révéler dans ce contexte capitales.
La porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland, soulignant que Mme Clinton aurait en marge de ce sommet quatre rencontres bilatérales avec ses homologues, n’a toutefois pas confirmé si Mme Clinton s’entretiendrait avec M. Lavrov.
« Je suis sûre que la Syrie sera à nouveau un sujet de discussions » lors de ce sommet, a ajouté Mme Nuland, après qu’elle-même et d’autres responsables américains ont récemment mis en doute la volonté du président syrien Bachar al-Assad d’appliquer le plan de sortie de crise présenté par l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, comme il s’y est engagé.
Comme les autres pays du G8 –Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon–, la Russie a soutenu le plan proposé par M. Annan, qui agissait en tant qu’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, mais Moscou a tenu à insister sur la nécessité que l’opposition syrienne se soumette aussi au cessez-le-feu.
Traditionnelle alliée de Damas, la Russie –comme la Chine– a déjà opposé par deux fois son veto à des projets de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie.
Le plan de sortie de crise présenté par l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, que Damas avait accepté le 2 avril et qui a été entériné par les Nations unies jeudi, prévoit que l’armée se retire des villes mardi matin afin de permettre un arrêt total des violences 48 heures plus tard.
Mais le régime syrien a exigé dimanche que l’opposition s’engage par écrit à arrêter toute forme de violence, avant de procéder à un retrait de ses troupes –une demande rejetée par un des chefs militaires des rebelles.
A la lumière de ces derniers événements, « la Syrie va occuper beaucoup d’espace » lors de ce sommet, et en particulier dans les rencontres bilatérales, souligne Bruce Jones, analyste à la Brookings Institution.
A quelques heures de la reprise des contacts entre l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), prévue samedi à Istanbul, le dossier du nucléaire iranien sera également au coeur du sommet de Washington.
Les Occidentaux soupçonnent l’Iran de chercher par son programme d’enrichissement d’uranium à se doter de l’arme atomique, ce que réfute Téhéran qui assure n’avoir que des visées civiles.
La Corée du Nord, enfin, occupera elle aussi les esprits, alors que Pyongyang a annoncé son intention de lancer une fusée, un lancement dénoncé par Washington et ses alliés comme un essai déguisé de missile balistique à longue portée.
Avec l’annonce de ce lancement, prévu entre le 12 et le 16 avril, Pyongyang a mis fin aux espoirs nés de la signature récente d’un accord avec Washington, en vertu duquel la Corée du Nord s’engageait à mettre partiellement fin à ses activités nucléaires et balistiques et les Etats-Unis reprenaient l’envoi d’aide alimentaire.
Le lancement de la fusée devrait avoir lieu entre le 12 et le 16 avril. « Ce sommet va avoir lieu juste avant ou au moment-même où est prévu le lancement annoncé par la Corée du Nord. J’aimerais coopérer étroitement avec tous les pays du G8 pour que nous montrions notre résolution à exhorter la Corée du Nord à la retenue », a souligné à Tokyo le ministre japonais des Affaires étrangères Koichiro Gemba.
Avant le rassemblement des ministres du G8 mercredi aura lieu une réunion de ceux d’entre eux qui font partie du Quartette pour le Proche-Orient (Union européenne, Etats-Unis, Russie, ONU), a précisé le département d’Etat américain.