AFP, Vienne, 10 août – La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne (UE3) ont soumis mercredi à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) une résolution demandant à l’Iran l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium, a indiqué un responsable de l’agence.
L’AIEA se réunira jeudi à 13H00 GMT à Vienne pour étudier cette résolution, a indiqué à l’AFP Peter Rickwood, porte-parole de l’AIEA.
Le projet de résolution ne demande cependant pas que le problème iranien soit présenté au Conseil de sécurité de l’Onu pour de possibles sanctions, selon une copie du texte obtenue par l’AFP.
L’Iran a brisé mercredi les scellés sur son usine de conversion d’uranium d’Ispahan en vue de son redémarrage complet, un geste que les Occidentaux, rendus méfiants par dix-huit ans de dissimulations iraniennes, craignent qu’il ne se traduise par une nouvelle prolifération nucléaire.
La résolution, à laquelle s’opposent les pays non-alignés siégeant au Conseil de l’AIEA, » appelle l’Iran à rétablir la suspension de toutes activités liées à l’enrichissement, y compris la production de matériaux et les tests de conversion de l’uranium » qui ont repris à ispahan, selon le texte.
La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne (UE3) tentent de mettre fin à l’impasse à l’AIEA à propos des activités nucléaires iraniennes.
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a annulé une réunion formelle prévue mercredi pour permettre aux diplomates d’avoir des contacts à titre privé.
De leur côté, les Etats-Unis paraissaient mercredi peiner à obtenir un consensus sur une résolution ferme de l’AIEA à l’Iran prévoyant une date-butoir pour renoncer à la conversion de l’uranium.
« Nous travaillons à obtenir le consensus le plus large possible et la résolution la plus ferme possible », a déclaré un porte-parole du département d’Etat, Adam Ereli, interrogé sur le niveau de soutien rencontré par les Etats-Unis au Conseil des gouverneurs de l’AIEA.
A New York le représentant de la Chine à l’Onu, Wang Guangya, a déclaré à la presse que son pays ne voyait pas l’utilité de saisir le Conseil de sécurité du dossier nucléaire iranien.
Des pays comme l’Afrique du sud, l’Argentine, le Brésil se montrent inquiets pour leurs propres ambitions nucléaires. Les non-alignés font aussi obstruction et favoriseraient une simple déclaration plutôt qu’une résolution, plus contraignante.