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Un rapport de l’AIEA confirme le refus iranien d’arrêter la filière nucléaire

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AFP

Par Michael ADLER

VIENNE – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a constaté vendredi que l’Iran maintient des activités nucléaires sensibles, dans un rapport qui risque d’entraîner un recours au Conseil de sécurité de l’Onu et de possibles sanctions.

L’Iran se voit aussi réclamer à nouveau « une pleine transparence », car l’AIEA « n’est pas encore en mesure après deux ans et demi d’inspections et d’enquêtes intenses d’éclaircir certaines questions en suspens », selon ce rapport confidentiel aux 35 Etats du conseil des gouverneurs (exécutif) de l’AIEA.

L’Iran a annoncé le 8 août la reprise des activités de conversion d’uranium, suspendue depuis novembre 2004 en vertu d’un accord avec l’Union européenne.

Jusqu’à mardi, « environ 4.000 kilos » de minerai d’uranium ont été introduits dans le processus de conversion en gaz à l’usine d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, d’après ce rapport du chef de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, dont l’AFP a obtenu copie.

Le conseil des gouverneurs avait exigé le 11 août que l’Iran reprenne la « suspension volontaire » et prié Mohamed ElBaradei de lui faire rapport pour le samedi 3 septembre.

Le document confirme aussi que Téhéran n’a pas repris l’enrichissement proprement dit de l’uranium, une étape ultérieure, qui permettrait de produire du combustible nucléaire, pouvant être ensuite utilisée pour la bombe atomique.

L’Iran a estimé vendredi soir que le rapport contenait des critiques motivées politiquement à l’égard de la République islamique.

« Les critiques ne sont ni légales ni techniques », a déclaré le chef du programme nucléaire iranien Ali Larijani à la télévision d’Etat.

« Nous ne pensons pas que ce aspect politique soit important. Nous continuerons notre coopération avec l’AIEA », a-t-il dit, en proclamant le « droit » de son pays à l’enrichissement dans des buts strictement civils, comme l’y autorise le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

Réclamant que l’Iran apporte « enfin » sa pleine coopération pour expliquer ses programmes, l’AIEA relève des questions non éclaircies sur des activités sur l’uranium et sur le plutonium et sur des centrifugeuses pour enrichir l’uranium.

L’AIEA constate que ses inspecteurs n’ont pas droit à accéder à certains sites aux activités potentiellement suspectes en Iran, comme ceux de Parchine et Lavizan.

« C’est à l’Iran d’apporter des preuves », a estimé un haut responsable proche de l’agence de Vienne.

Dans le passé, M. ElBaradei a jugé impossible d’affirmer si le programme iranien est strictement pacifique comme le dit Téhéran ou poursuit des buts militaires, comme le dit Washington.

D’autre part l’AIEA a estimé vendredi que des contaminations avec des traces d’uranium hautement enrichi (UHE), militarisable, en Iran étaient dues à des équipements importés – ce qui conforte la thèse iranienne, mais a annoncé de nouveaux examens avant des « conclusions définitives ».

Le rapport ne mentionne pas spécifiquement le Pakistan et son ancien réseau de contrebande nucléaire, mais c’est de ce pays que viennent les contaminations, selon des diplomates.

Des expériences sur le plutonium, une autre source pour l’arme nucléaire, continuent d’être surveillées, selon M. ElBaradei.

L’Iran a été placé sous contrôle de l’AIEA – l’agence de non-prolifération nucléaire des Nations Unies – après la découverte que ce pays avait caché des activités nucléaires sensibles pendant 18 ans.

L’Union européenne recommandera « si nécessaire » le renvoi du dossier devant le Conseil de sécurité, a déclaré son Haut représentant pour la politique extérieure Javier Solana, jeudi à Newport (Grande-Bretagne).

Une telle décision pourrait être prise à la prochaine réunion du conseil des gouverneurs à partir du 19 septembre prochain à Vienne.

Les Européens veulent « voir reprendre les négociations » avec l’Iran et personne n’envisage en tout cas de recours à l’action militaire, a assuré vendredi le chef de la diplomatie britannique Jack Straw.

Téhéran s’est engagé à faire de nouvelles propositions négociées aux Européens courant septembre.

Moscou attend de voir les résultats des discussions au sommet mondial des Nations Unies du 14 au 16 septembre à New York.

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