The Daily Telegraph, 30 janvier – De Con Coughlin, Rédacteur défense et sécurité – LIran a formé une équipe top secrète de spécialistes nucléaires chargés de sinfiltrer dans lAgence Internationale de lÉnergie Atomique (AIEA) à Vienne, lorganisme dépendant de lONU qui contrôle son programme nucléaire, a appris le Daily Telegraph.
Sa cible est la division des sauvegardes de lAIEA et son objectif est dobtenir des informations sur le travail des inspecteurs de lAIEA afin que lIran puisse dissimuler les éléments les plus sensibles de sa recherche nucléaire, selon des informations obtenues récemment par les services de renseignements occidentaux.
Téhéran insiste sur le fait que le seul et unique but de son programme controversé est de développer des sources dénergie alternatives. Mais beaucoup de gouvernements occidentaux, dont la Grande-Bretagne et les États-Unis pensent que le pays développe secrètement un arsenal nucléaire.
Lopération ayant pour cible lAIEA est dirigée par Hosein Afarideh, ancien président de la commission parlementaire iranienne sur lénergie.
M. Afarideh, qui serait très proche du ministère des Renseignements iranien, est en contact régulier avec une équipe dingénieurs nucléaires iraniens chargés de travailler au siège de lAIEA à Vienne.
Selon des rapports des services de renseignements occidentaux, M. Afarideh dirige une équipe de trois hommes au siège de lOrganisation de lÉnergie Atomique dIran située à Téhéran, dont la mission est dempêcher que davantage de détails embarrassants sur leurs installations nucléaires soient divulgués.
Dans le passé, les Iraniens sont parvenus à dissimuler des installations clés aux inspecteurs de lAIEA, dont lusine denrichissement duranium de Natanz, à environ 160 km au nord dIsfahan. Il y a trois ans, ils ont dû admettre à contrecoeur lexistence de Natanz et dautres sites top secrets après que des groupes iraniens exilés aient fourni des détails sur leurs opérations.
En tant que signataire du Traité de Non-prolifération, lIran a un droit daccès total à lAIEA pour y trouver de laide dans le développement de son programme nucléaire, tant que ses objectifs sont purement pacifiques.
Mais des agents des services de renseignements occidentaux pensent que les Iraniens profitent de ce droit daccès à lAIEA pour espionner sur les procédures dinspection pour pouvoir ensuite dissimuler certaines parties de leurs opérations nucléaires au monde extérieur.
« Les Iraniens sont de plus en plus inquiets de lefficacité des inspections de lAIEA », a déclaré un haut responsable des services de renseignements occidentaux au Daily Telegraph.
« Cest pour cette raison quils ciblent délibérément lAIEA pour être mieux préparés lorsque les inspecteurs visiteront leurs installations. »
Le porte-parole de lAIEA a refusé de faire des commentaires sur les rapports des services despionnage. Cependant, un haut responsable qui a confirmé quun certain nombre dingénieurs nucléaires iraniens travaillaient en ce moment au siège de lAIEA a déclaré que lagence avait mis en place des mesures strictes afin dassurer quaucun pays nait accès aux équipes dinspection qui enquêtent sur les installations nucléaires.
« Nous disposons dun système de mur pare-feu qui empêche tout État membre de découvrir comment les équipes dinspection travaillant sur ce pays opèrent », a expliqué le haut responsable.
Malgré cette surveillance accrue, les scientifiques iraniens travaillant à Vienne à lAIEA se rendent fréquemment à Téhéran où ils rencontrent les responsables de lOrganisation de lÉnergie Atomique dIran, dont M. Afarideh. Ce dernier est également en contact étroit avec Mohsein Fakhrizadeh, directeur du centre de recherche physique de lorganisation.
Les inspecteurs de lAIEA ont demandé à plusieurs reprises dinterroger M. Fakhrizadeh sur les aspects principaux du programme nucléaire de lIran. Mais le gouvernement iranien a toujours refusé de les y autoriser.
Les experts de lAIEA prédisent que lIran sera en mesure de produire de luranium utilisé pour la fabrication darmes dici trois ans si les usines de traitement opèrent sans supervision internationale.