Reuters, Jérusalem De Louis Charbonneau La chancelière allemande Angela Merkel a profité de sa première visite dimanche en Israël pour délivrer une critique véhémente de lIran, qui selon elle menace non seulement lÉtat juif mais aussi le monde démocratique tout entier.
Merkel sest exprimée après sa réunion avec le Premier ministre par intérim Ehud Olmert qui a communiqué les craintes dIsraël au sujet du programme nucléaire de lIran. Israël, les États-Unis et lUnion Européenne accusent lIran de tenter de fabriquer une bombe atomique. Téhéran nie ces accusations.
« LIran nest pas seulement une menace pour Israël, mais pour les pays démocratiques de ce monde », a déclaré Merkel.
Elle a affirmé que lAllemagne et Israël étaient parfaitement daccord sur le fait que Téhéran projette de produire du combustible nucléaire en enrichissant de luranium, procédé de purification duranium utilisé dans les centrales nucléaires ou pour le développement darmes.
« Je ne vois pas la moindre divergence dopinion entre lAllemagne et Israël », a affirmé Merkel. « Il est évident que lIran ne doit pas obtenir la capacité denrichir de luranium. »
Israël considère le programme nucléaire comme une menace à son existence et a même suggéré lusage de la force militaire afin dempêcher Téhéran dobtenir la bombe.
Les 3E se sont joints à Washington pour demander au Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui a le pouvoir dimposer des sanctions, de prendre le dossier en charge. Il est prévu que lundi, les hauts responsables des 3E rencontrent à Londres leurs collègues américains, russes et chinois pour discuter de lIran.
CONFLIT NUCLEAIRE
Le même jour, lIran va rencontrer à Bruxelles des diplomates de Grande-Bretagne, de France et dAllemagne, a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires Étrangères de Téhéran.
Dimanche, lIran a insisté sur le fait que lunique solution au conflit nucléaire avec lOccident était la négociation et non un renvoi de son dossier atomique devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
« La seule manière darriver à un accord et de sortir de la situation actuelle est la discussion », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires Étrangères, Hamid Reza Asefi, lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran.
La secrétaire dÉtat américaine, Condoleezza Rice, en route pour Londres, sest adressée à la presse et a déclaré que le meeting prévu lundi dans la capitale britannique sintéressera à plusieurs sujets, dont le renvoi de lIran devant le Conseil ainsi que la proposition de compromis russe qui consiste à enrichir de luranium en Russie pour le compte de lIran.
Rice a expliqué que la proposition russe était restée à lordre du jour pendant un certain temps et quil était intéressant de constater que les Iraniens étaient de plus en plus intéressés par cette offre plus léventualité dun vote renvoyant Téhéran devant le Conseil de Sécurité se précisait.
« Je pense que cela nous dit bien des choses sur lintérêt réel des Iraniens dans la proposition russe », a-t-elle dit.
Olmert a remercié Merkel pour son soutien à Israël sur la question du programme nucléaire iranien : « Cest un sujet qui soulève bon nombre dinquiétudes ici en Israël ».
Olmert, qui assume la fonction de premier ministre depuis quAriel Sharon a subi une attaque cérébrale sérieuse le 4 janvier, a également remercié la chancelière allemande pour avoir évité de rencontrer le Hamas, groupe islamiste militant, qui a remporté les élections cette semaine dans les territoires palestiniens.
Bien que Merkel ne rencontrera pas le Hamas, une entrevue est prévue lundi avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, ville côtière de louest du pays. Elle sera ainsi le premier chef dÉtat de lUE à se rendre dans les territoires palestiniens depuis lélection.
La charte du Hamas appelle à la destruction de lÉtat juif et le groupe a à son actif presque 60 attentats-suicides en Israël depuis le début du soulèvement palestinien en 2000.