Reuters, Berlin, 14 octobre par Louis Charbonneau Le chef de la diplomatie allemande a lancé samedi un ultime appel à l’Iran en faveur d’une suspension de ses travaux d’enrichissement d’uranium et d’un retour à la table des négociations, affirmant qu’il n’était pas trop tard pour que Téhéran évite des sanctions de l’Onu.
Si les Iraniens continuent à faire la sourde oreille, les 25 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, qui se réunissent mardi, devraient demander au Conseil de sécurité des Nations unies de décider des sanctions, a déclaré Frank-Walter Steinmeier.
« Nous avons dit clairement que notre offre de coopération avec l’Iran était toujours valable », a-t-il souligné sur RBB-Inforadio.
« Nous sommes disposés à revenir à tout moment à la table de négociation si l’Iran est prêt à accepter les conditions que nous avons posées », a ajouté le ministre allemand.
L’Iran dément vouloir, à travers l’enrichissement d’uranium, se doter de l’arme atomique et souligne que ses recherches portent sur un programme exclusivement civil.
« En ce moment, il n’y a pas moyen de négocier avec l’Iran en ayant quelque chance de succès », a reconnu le chef de la diplomatie allemande.
RIPOSTE GRADUÉE ?
En juin, l’Allemagne et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie – ont vainement présenté aux Iraniens une série de mesures pour les inciter à suspendre leurs opérations d’enrichissement d’uranium.
Les Six doivent toujours s’accorder sur le détail et l’étendue des sanctions qui pourraient être imposées mais Steinmeier s’est dit confiant de pouvoir trouver un terrain d’entente. Une liste de mesures possibles a déjà été présentée sur laquelle un accord s’est dégagé, a-t-il dit.
Il s’agit notamment d’interdire l’entrée de responsables, diplomates ou scientifiques iraniens dans les pays étrangers, de geler les avoirs de certaines personnes ou sociétés et d’imposer un embargo sur le matériel qui pourrait servir au programme nucléaire et à l’industrie d’armement de l’Iran, pour les missiles notamment.
Les Etats-Unis, qui interdisent déjà pratiquement tout échange commercial avec l’Iran, souhaitent que la communauté internationale suive leur exemple. Mais certains de leurs partenaires, comme la Chine et la Russie, seraient favorables à une « riposte graduée », dit-on de source diplomatique.