Reuters, Londre 30 novembre – Javier Solana, porte-parole de la politique étrangère européenne, est sorti déçu de son entretien sur le dossier nucléaire avec le négociateur iranien Saïd Jalili, vendredi à Londres.
Cette rencontre était considérée comme celle de la dernière chance avant que Washington, qui accuse les Iraniens de chercher à se doter de l’arme atomique, ne renforce ses pressions sur ses partenaires pour faire adopter à l’Onu de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Les Six – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu plus l’Allemagne – se réunissent samedi à Paris pour se pencher sur ces nouvelles sanctions, malgré leurs différences d’approche.
« Je dois admettre que j’attendais plus de cinq heures de réunion. Je suis déçu », a déclaré Solana aux journalistes à Londres.
Il a toutefois ajouté qu’il entendait s’entretenir à nouveau avec Jalili par téléphone avant la fin de l’année et qu’une nouvelle rencontre en tête à tête n’était pas à exclure, si les circonstances le permettent.
Jalili, pour sa part, a qualifié l’entretien de « positif ». « Nous avons eu des négociations positives avec M. Solana et les négociations se poursuivront le mois prochain », a-t-il dit.
RÉUNION DES SIX SAMEDI A PARIS
Il a répété la position de son pays face aux demandes des Nations unies – la suspension de l’enrichissement d’uranium est « inacceptable » et rien n’empêchera l’Iran de poursuivre son programme nucléaire.
« L’Iran a fait disparaître les inquiétudes et a coopéré avec l’AIEA. Si certains pays veulent utiliser le Conseil de sécurité de l’Onu et ses résolutions pour mettre un terme aux activités nucléaires de l’Iran, ils n’y parviendront pas », a-t-il dit.
Jeudi soir déjà, Téhéran avait promis de poursuivre quoi qu’il arrive son programme nucléaire.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a dit que rien ne pourrait détourner son pays de son objectif – se doter de la technologie nucléaire, à des fins officiellement civiles.
« La Nation iranienne ne se départira jamais de la voie qu’elle a choisie et elle est déterminée à poursuivre sur cette voie », a-t-il dit devant des miliciens islamistes « Bassidji », rapporte l’agence officielle iranienne Irna.
« L’Amérique en veut à l’Iran en raison de son programme nucléaire mais elle sait bien que le coût à payer sera très élevé si elle nous attaque », a ajouté le chef de la diplomatie iranienne. « L’Amérique a perdu son duel avec l’Iran », a-t-il souligné.
En l’absence de progrès, les Six – Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne – ont fait savoir qu’ils entendaient faire adopter en décembre au Conseil de sécurité un nouveau train de sanctions contre la République islamique.