AFP, Téhéran, 31 janvier – Le principal dirigeant iranien chargé du dossier nucléaire Hassan Rohani a affirmé lundi que l’Iran était déterminé à reprendre l’enrichissement d’uranium et que la durée de la suspension, décidée en septembre 2004, ne serait pas très longue.
« La durée de la suspension ne sera pas très longue et sera valable pour la durée des négociations et cela seulement dans le cas où les négociations progressent », a déclaré M. Rohani lors d’un entretien avec le quotidien iranien Hamchahri publié lundi.
« Dans l’avenir, nous reprendrons très certainement l’enrichissement (…) mais quant à savoir quelle sera la durée de la suspension, cela dépend de beaucoup d’éléments », a-t-il dit.
Interrogé pour savoir si l’Iran allait reprendre l’enrichissement d’uranium avant la fin du mandat du président Mohammad Khatami en août, M. Rohani a affirmé que « les négociations devaient aboutir avant cette date (…) Mais même si elles n’aboutissent pas, nous ne pourrons pas attendre jusque-là » pour reprendre l’enrichissement.
Il a toutefois ajouté qu’il espérait que les négociations avec les pays européens allaient être couronnées de succès.
Selon des rapports confidentiels obtenus par l’AFP, l’Union européenne a durci sa position envers l’Iran, exigeant lors d’une rencontre à huis clos à Genève le 17 janvier, que ce pays démantèle ses installations d’enrichissement d’uranium afin de prouver que son programme nucléaire est pacifique.
« Notre objectif est de pouvoir poursuivre nos activités d’enrichissement et dans le même temps de donner les garanties nécessaires à la communauté internationale que ces activités sont pacifiques. Le but des négociations est d’arriver à une entente avec les Européens », a-t-il dit.
M. Rohani a ajouté que si une telle entente n’était pas possible, « l’Iran allait reprendre ses activités d’enrichissement ».
« Nous attendons de la partie (européenne) plus de rapidité dans les négociations nucléaires. Nous ne pouvons attendre trop longtemps (…), il faut qu’elles aillent plus vite », a déclaré le porte-parole du gouvernement iranien, Abdollah Ramezanzadeh, lors de son point de presse hebdomadaire.
« Nous voulons exprimer nos inquiétudes aux Européens car le processus actuel des négociations ne satisfait pas les attentes de l’Iran », a dit pour sa part Gholamreza Aghazadeh, le patron de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), cité par l’agence semi-officielle Mehr, avant son départ pour Bruxelles.
Samedi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a adressé une mise en garde aux Européens, les enjoignant de faire preuve de « sérieux » dans leurs négociations sur le nucléaire avec l’Iran, sous peine de voir la République islamique reconsidérer sa décision de coopérer avec eux.
« Les Européens qui sont en train de négocier avec l’Iran doivent savoir que (…) si les responsables iraniens sentent que les Européens ne font pas preuve de sérieux dans ces négociations, le cours des choses changera », a déclaré M. Khamenei.
« Les Européens doivent être sérieux et montrer qu’ils cherchent véritablement une solution, mais malheureusement cela n’a pas été le cas jusqu’à présent », a-t-il ajouté.