Le président syrien a affirmé pour sa part que Téhéran n’avait "aucune intention de détenir l’arme nucléaire", dans cette conférence de presse à laquelle participaient également le président libanais, Michel Sleimane, et l’émir du Qatar, cheikh Ahmad Ben Khalifa Al-Thani, à la veille du sommet de lancement de l’Union pour la Méditerranée.
"J’ai demandé à la Syrie d’aider à la résolution du problème iranien. Pour la France, la détention de l’arme nucléaire par l’Iran n’est pas envisageable. Le président Bachar al-Assad s’en tient à la déclaration des autorités iraniennes sur le fait qu’elles n’ont pas la volonté d’accéder à cette arme", a affirmé le président Sarkozy.
"Alors, nous demandons à la Syrie de convaincre l’Iran d’en apporter les preuves, pas les intentions, mais les preuves", a insisté le chef de l’Etat.
"Comme M. Sarkozy nous l’a demandé nous transmettrons à l’Iran ce qu’il vient de dire", a assuré de son côté le président syrien. "Mais, a-t-il ajouté, nous pensons que l’Iran n’a aucune intention de posséder l’arme nucléaire".
Bachar al-Assad a souligné que ce qui l’intéressait au sujet du nucléaire iranien "c’était de rechercher la solution politique qui pour nous doit être le maître-mot".
Il a aussi affirmé son souhait de "voir la région du Moyen-orient dénuée de toute arme de destruction massive, nucléaire en particulier", faisant allusion à Israël qui, selon des experts, est la seule puissance nucléaire du Proche-Orient. "J’espère que la France jouera un rôle dans ce sens", a-t-il dit.
Les pays occidentaux redoutent en effet que le programme nucléaire civil de Téhéran ne cache un volet militaire. A ce titre, ils réclament l’arrêt de l’enrichissement d’uranium, une mesure exclue par le régime islamique qui dément chercher à obtenir l’arme nucléaire.
Les Etats-Unis et leur allié régional Israël n’ont pas exclu d’attaquer des sites nucléaires iraniens pour empêcher l’Iran d’obtenir l’arme atomique.
Un haut responsable a déclaré samedi que son pays viserait "32 bases américaines et le coeur d’Israël" en cas d’attaque contre son territoire.
Les essais de missiles auxquels l’Iran a procédé cette semaine ont encore accru les craintes d’une confrontation militaire dans la région pétrolière du Golfe.
Ce regain de tensions géopolitiques a contribué à faire plonger les marchés financiers, minés par un nouvel accès de faiblesse du dollar et un baril de pétrole qui a atteint un sommet historique à 147 dollars vendredi à Londres et à New York.