IranNucléaireLes Etats-Unis acceptent de discuter avec Téhéran

Les Etats-Unis acceptent de discuter avec Téhéran

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Le département d’Etat américain a confirmé mardi soir que William Burns, numéro trois du département d’Etat, participerait à ces discussions avec le négociateur iranien, Saïd Jalili, aux côtés du diplomate en chef de l’UE Javier Solana et des diplomates de France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie et Chine – les cinq pays qui, avec les Etats-Unis, sont les plus impliqués dans cette controverse potentiellement explosive avec l’Iran sur ses activités nucléaires.

"Discuter, écouter", mais "pas négocier"

Même si Burns ne fera qu’"écouter, pas négocier", les Etats-Unis accèdent ainsi à une demande de longue date des Iraniens. Washington refusait jusqu’à présent de participer aux pré-négociations tant que Téhéran n’avait pas renoncé à l’enrichissement d’uranium au préalable.

Le haut diplomate américain participant aux discussions avec l’Iran sur le nucléaire aura l’occasion de redire que le gouvernement américain est prêt à discuter "n’importe quand, n’importe où" si l’Iran suspend l’enrichissement d’uranium, a déclaré mercredi la Maison-Blanche.

Les Européens ont pris en charge les discussions en juin 2006, lorsque Solana avait fait au nom des six puissances une première offre de coopération aux Iraniens conditionnée à la suspension de leurs activités d’enrichissement d’uranium. L’offre avait été refusée par Téhéran.

Il est retourné en Iran il y a un mois avec une nouvelle mouture de cette offre, qui touche aussi bien à la coopération politique qu’économique, les Six proposant à l’Iran de sortir de son isolement diplomatique et de l’aider à acquérir les technologies nucléaires civiles les plus modernes.

Les Occidentaux restent prudents

La présence de Burns, si elle renforce la position des Six face à Téhéran, ne signifie pas qu’ils attendent pour autant une percée des entretiens de Genève. Echaudés par deux ans de dialogue infructueux et compliqué avec Téhéran – malgré l’adoption en parallèle de trois résolutions assorties de sanctions à l’ONU – les Occidentaux restent prudents.

Le dialogue semble incontournable. Le président George Bush, même s’il répète régulièrement que "toutes les options", donc y compris celle d’une attaque militaire, sont sur la table, a clairement accordé ces derniers temps la priorité à la diplomatie.

Certains diplomates européens disent voir dans de récentes déclarations iraniennes des "signes" d’un "débat" nouveau en Iran sur ce dossier. Comme l’appel au début du mois d’Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, à un "compromis" sur la question nucléaire.

Des signes confus de la part de Téhéran

Mais tous soulignent que ces signes restent confus. Dans sa lettre de réponse à l’offre présentée mi-juin, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki parle de "similarités" entre sa position et celle des Occidentaux pouvant "servir de base à des négociations globales". Sans mentionner toutefois la question clé de l’enrichissement de l’uranium et en soulignant qu’il n’a pas l’intention de "changer de voie".

Mercredi, l’ayatollah Khamenei a lui-même déclaré que si "l’Iran a décidé de participer aux négociations", il "n’acceptera aucune menace" et "aucune puissance ne pourra priver l’Iran de la technologie nucléaire".

Dans ces conditions, les discussions de samedi visent à préparer le "cadre" de "pré-négociations", les négociations proprement dites restant conditionnées à la suspension des activités d’enrichissement iraniennes, selon un diplomate européen.

L’idée est de déterminer les conditions – calendrier, modalités de surveillance par l’Agence internationale de l’énergie atomique – dans lesquelles les Iraniens pourraient d’abord geler l’enrichissement à son niveau actuel. Les six puissances s’engageraient elles à ne pas renforcer les sanctions existantes contre Téhéran.

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