AFP, Téhéran, 7 février – L’Iran a réclamé lundi que l’Europe clarifie ses intentions, à la veille de nouvelles discussions visant à obtenir de la République islamique qu’elle donne des garanties qu’elle ne construit pas l’arme nucléaire.
« Les négociations de cette semaine avec les Européens sont les plus importantes du cycle de négociations sur le nucléaire », a déclaré le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique Gholamreza Aghazadeh, cité par la télévision d’Etat.
« Ces négociations approchent de leur terme de trois mois, et les Européens doivent nous dire plus clairement cette semaine quelles sont leurs intentions », a-t-il ajouté.
Les trois grands Européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) ont obtenu en novembre de la République islamique qu’elle suspende toutes ses activités d’enrichissement d’uranium, qui peuvent en théorie avoir des finalités aussi bien civiles que militaires. Ils ont promis à l’Iran une coopération nucléaire, technologique et commerciale contre des « garanties objectives » que ses activités nucléaires resteraient purement civiles.
Des discussions en vue d’un accord ont commencé en décembre et les deux parties ont convenu d’une évaluation des travaux au bout de trois mois.
De nouvelles négociations sont prévues mardi à Genève.
« Les négociations de Genève porteront sur le nucléaire, l’économie, la politique, et nous escomptons qu’elles soient sérieuses et substantielles », a dit Gholamreza Aghazadeh.
L’Iran a signifié au cours des derniers jours son insatisfaction devant la teneur des discussions.
« Je ne suis pas satisfait de l’avancement du travail », a déclaré l’un des principaux dirigeants, Akbar Hachémi Rafsandjani, dans un entretien publié lundi par le quotidien américain USA Today, « mais je suis heureux que les discussions se poursuivent ».
« Cela pourrait avoir un effet négatif si les Etats-Unis s’y joignent », a-t-il ajouté.
Les chances d’un accord entre Européens et Iraniens semblent considérablement compromises sans un soutien américain.
Les Etats-Unis, qui accusent ouvertement l’Iran de vouloir l’arme atomique, ont dit à plusieurs reprises récemment soutenir les efforts diplomatiques européens.
Cependant, le président George W. Bush n’a pas exclu une action militaire si ces efforts échouaient.
Les Européens entendent obtenir des Iraniens un renoncement durable à l’enrichissement d’uranium, garantie a priori probante que la technologie civile n’est pas détournée à des fins militaires.
Les Iraniens assurent que leur programme est purement civil et affirment qu’il n’est pas question pour eux d’abandonner définitivement l’enrichissement.
Cette question devrait à nouveau être au coeur des entretiens qu’auront à partir de mardi à Genève les directeurs politiques des Affaires étrangères des trois grands Européens avec leurs interlocuteurs iraniens.