Le Monde.fr, 29.11.10 – L’Azerbaidjan, République ex-soviétique frontalière de l’Iran, s’inquiète de toute déstabilisation régionale, dans le cadre de la crise autour du programme nucléaire iranien.
En juin 2009, indique un télégramme diplomatique américain, un conseiller pour les questions de défense du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, exprime des préoccupations. Il s’inquiète des « supposés efforts, soutenus de l’étranger, pour fomenter des troubles parmi les minorités ethniques en Iran, notamment parmi les Azéris (qui forment 30% de la population de l’Iran) ». « Toutes les tentatives de soulèvement des Azéris d’Iran, au cours du siècle écoulé », observe ce conseiller, « ont été écrasées par l’Etat iranien ».
L’Azerbaidjan est un important poste d’observation pour la diplomatie américaine, inquiète des visées du pouvoir iranien. Mais le dirigeant du pays, Ilham Aliev, veut éviter d’être entrainé dans la crise.
Dès 2006, selon un document américain rédigé de Bakou, le président azerbaidjanais exprime ses craintes de représailles iraniennes. « Aliev affirme que Ahmadinejad (le président iranien) l’a prévenu que l’Iran ‘attaquerait là où il est attaqué’. Aliev pense qu’il est ‘toujours possible que l’Iran entreprenne quelque chose contre nous, et que l’Azerbaidjan doit minimiser les risque potentiels' ».
L’Azerbaidjan, écrit un diplomate américain dans une note obtenue par WikiLeaks et consultée par Le Monde, « croit que les divers scénarios que prépare l’Iran pour répondre à des tensions accrues ou une action militaire incluent une provocation contre les intérêts de l’Azerbaïdjan en mer Caspienne ».