Radio Canada : 19 sept – Devant l’ultimatum lancé samedi par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran menace de se soustraire au régime d’inspections internationales de ses activités nucléaires si son cas est soumis au Conseil de sécurité de l’ONU.
« S’ils décident de nous traîner devant le Conseil de sécurité, nous cesserons d’appliquer le protocole additionnel, et s’ils décident des sanctions économiques, le Parlement pourra demander un désengagement du Traité de non-prolifération », a déclaré le responsable iranien du dossier nucléaire, Hassan Rohani.
Une telle décision signifierait que le programme iranien échapperait quasiment à tout contrôle, ce que redoute le patron de l’AIEA, Mohamed ElBaradei.
M. Rohani a aussi exclu que Téhéran suspende toutes ses activités liées à l’enrichissement de l’uranium sous la contrainte de la résolution adoptée par l’AIEA. Il privilégie néanmoins la négociation sur la question.
La résolution de l’AIEA
Samedi, l’AIEA, qui enquête depuis près de deux ans pour savoir si le programme nucléaire iranien est purement civil, a adopté une résolution qui somme Téhéran de geler toutes ses activités d’enrichissement d’uranium, et lui donne jusqu’à la fin novembre pour soumettre son programme nucléaire à un examen complet.
L’agence de l’ONU chargée de veiller à la non-prolifération nucléaire demande aussi à l’Iran d’accorder un accès entier et rapide à ses inspecteurs et de leur fournir toute information nécessaire. Il ne fixe toutefois pas d’ultimatum précis concernant l’éventuel renvoi du dossier iranien devant le Conseil de sécurité de l’ONU en vue de sanctions internationales.
La résolution euro-américaine a été adoptée samedi par consensus, sans vote, lors d’une séance à huis clos. Sans formuler d’ultimatum explicite, comme l’aurait voulu Washington, le texte donne à Téhéran jusqu’à la prochaine session de l’AIEA, le 25 novembre, pour faire en sorte que tous les doutes soient levés sur la nature de ses activités nucléaires.
Soupçonné par les États-Unis de chercher à se doter de l’arme nucléaire, l’Iran affirme que son programme vise seulement à produire de l’électricité.
L’enrichissement de l’uranium est une étape-clé dans la production de combustible nucléaire civil, mais aussi militaire. À la fin de la dernière année, l’Iran avait accepté de suspendre ses préparatifs en gage de bonne foi, mais a ulcéré les Européens en revenant sur son engagement cet été.
En échange d’une suspension des activités d’enrichissement, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne offraient une coopération nucléaire civile.