Les Iraniens manifestent depuis cinq jours en Iran dans des mouvements de révoltes contre la vie chère et avec des slogans contre la dictature d’Ali Khamenei. Usés par une crise économique endémique qui attise la colère contre le système politique, craignent une aggravation de la situation marquée par la chute de la monnaie iranienne, le rial, qui a perdu environ deux tiers de sa valeur en six mois.
Vendredi soir, « environ 500 manifestants ont attaqué une école religieuse, tentant de briser ses portes et de brûler des objets« , a rapporté samedi l’agence de presse Fars en citant le directeur de l’école d’Ishtehad dans la province de Karaj.
Ils « sont arrivés avec des pierres et brisé toutes les fenêtres de la salle de prière, scandant des slogans contre le régime« , avant d’être dispersés par la police anti-émeutes, a-t-il ajouté en faisant état d’arrestations.
Ces derniers jours, des manifestations rassemblant des milliers de personnes ont eu lieu dans plusieurs grandes villes comme Chiraz (sud), Ahvaz (sud-ouest), Machhad (nord-est) et Karaj.
Des manifestations ont également eu lieu dans des villes touristiques comme Ispahan (centre) ainsi qu’à Téhéran jeudi. Des slogans radicaux comme « Mort au dictateur » ont été scandés.
L’agence Fars a déclaré que cela fait partie « d’un complot planifié par les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite », pour exploiter les tensions économiques en Iran.
Les médias étrangers sont interdits de couvrir les manifestations « non autorisées », donc il est impossible de vérifier ces informations.
Des manifestations de grandes ampleurs avaient éclaté dans des dizaines de villes en décembre et janvier dernier et au moins 25 personnes avaient été tuées sous les balles des pasdaran.
Le site d’information conservateur Qom News a publié une vidéo d’une manifestation à Machhad après la prière de vendredi, au cours de laquelle un dignitaire religieux accuse des responsables politiques de « ne pas se soucier des problèmes du peuple ». « La plupart ont deux passeports et leurs familles vivent à l’étranger. La justice doit les retrouver et les arrêter », a-t-il lancé devant la foule.
Washington dit vouloir exercer une « pression maximale » sur l’Iran à travers des sanctions qui seront mises en place à partir du 7 août et du 5 novembre.
La première phase des sanctions touchera les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que les achats dans le secteur automobile et l’aviation commerciale en Iran. La seconde concerne le secteur pétrolier et gazier et la banque centrale.
Bien que de petites entreprises étrangères se soient engagées à contourner les sanctions américaines, des multinationales comme les françaises Total et Peugeot et l’allemande Siemens ont annoncé leur intention de se retirer.