Iran Focus: Il ne fait aucun doute que les forces politiques au Moyen-Orient connaissent des changements sans précédent. Les soulèvements victorieux contre la dictature et pour la liberté, promettent une nouvelle ère marquée par l’émergence de la démocratie.
Il serait cependant naïf de croire que les nuages menaçant pesant sur la politique du Moyen-Orient disparaissent tout à coup car l’Iran est gouverné par une tyrannie qui soutient les intégristes islamistes hors de ses frontières. Avec le changement, des conditions pourraient favoriser la propagation de l’intégrisme par les mollahs, d’autant plus qu’après des années de répression, il y a une pénurie d’institutions et de traditions démocratiques, et qu’une figure dirigeante laïque dotée d’un programme politique spécifique fait cruellement défaut.
La situation présente à la fois une opportunité et une menace pour les mollahs. D’une part, ils sont pétrifiés par le retour du soulèvement de 2009. C’est pourquoi près de 100 personnes ont été exécutées, dont des prisonniers politiques et des militants des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) pour avoir manifesté en 2009. D’un autre côté, les mollahs cherchent à orienter les protestations de la région vers l’intégrisme. Ils veulent étendre leur influence régionale. Cela leur permettrait d’occulter les crises intérieures et d’accroître leurs chances de survie en plongeant la région dans une fournaise sans précédent.
L’ère qui s’ouvre peut se traduire par un grand saut vers le progrès et la démocratie dans le monde si elle opte pour une politique internationale correcte vis-à-vis de Téhéran. En cas contraire, on verra surgir une crise immense. La bonne politique consiste à bloquer l’influence des mollahs en soutenant un changement démocratique par le peuple iranien et sa résistance. Les crises intérieures – couplées à des circonstances explosives de la société iranienne – et une reprise du soulèvement, mettent un changement démocratique à portée de main.
Ces derniers mois, de hauts responsables américains des administrations Obama, Bush et Clinton ont rejoint des personnalités européennes dans des conférences à Paris, Bruxelles et Washington, pour appeler à une nouvelle politique fondée sur une coopération transatlantique et le rejet de la complaisance ; elle placerait la communauté internationale aux côtés des Iraniens et de leur résistance comme forces du changement.
Ces responsables ont aussi convenu que les éléments nécessaires seraient des sanctions contre les mollahs, le soutien des USA et de l’UE aux demandes de démocratie du peuple iranien et la garantie de la protection du camp d’Achraf en Irak, qui abrite 3.400 membres de l’OMPI. Les Achrafiens défendent une vision démocratique de l’islam qui s’oppose à l’intégrisme. Le dernier aspect reposerait enfin sur le retrait immédiat de l’OMPI de la liste terroriste américaine. Cette mesure permettrait non seulement de répondre à des impératifs politiques, juridiques et moraux, mais enverrait aussi un message fort comme quoi les Etats- Unis respectent l’aspiration au changement.
Le changement démocratique en Iran est la clé qui garantit la poursuite et la perspective de l’avancée de la démocratie au Moyen-Orient.