THE NEW YORK TIMES
Par Richard Bernstein
BERLIN, 22 décembre- Les représentants de la troïka européenne et ceux de lIran se sont rencontrés mercredi pour la première fois depuis la suspension brutale, il y a quatre mois, des négociations sur le programme nucléaire iranien. Après une réunion à huis clos de cinq heures à Vienne, les délégués ont déclaré que les deux parties sétaient mis daccord de se revoir en janvier pour plus de négociations.
Le but de ce que les diplomates européens qualifient de « pourparlers exploratoires », était de voir sil y avait suffisamment du terrain commun pour que les négociations actuellement dans limpasse puissent reprendre lannée prochaine.
« Les deux parties ont expliqué leurs positions respectives de manière ouverte et franche », a indiqué aux journalistes Stanislas de Laboulaye, chef de la délégation française, utilisant un langage diplomatique qui souvent signifie lexistence de fortes divergences.
M. Laboulaye a dit que les délégués retourneraient dans leurs pays respectifs pour consultations « dans le but darriver à un accord définissant un cadre pour les négociations ». Mais il paraissait pratiquement certain que les deux parties navaient pas réussi à trouver un accord pour la reprise des négociations substantielles.
A Washington, Sean McCormack, porte-parole du Département dEtat a affirmé : « Ce qui est nécessaire cest que les Iraniens adopte une attitude sérieuse pour négocier en bonne foi ».
Il y a deux ans, la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne entamaient des négociations avec lIran dans un effort, soutenu par les Etats-Unis, de persuader lIran de renoncer à un programme nucléaire indépendant en échange dun ensemble de concessions économiques.
Mais les négociations se sont effondrées en raison de linsistance des iraniens pour développer un programme nucléaire sur leur propre territoire qui comporterait de la technologie nécessaire pour enrichir luranium ; ce qui leur permettrait de produire des matières nécessaires non seulement pour produire de lélectricité mais aussi pour fabriquer une bombe atomique.
LIran a toujours affirmé que son but était limité à produire de lélectricité, mais les Etats-Unis et lEurope, face à de nombreux cas où lIran a dissimulé des aspects de son programme, disent quils croient lobjectif principal est la production de larme atomique.
Latmosphère déjà envenimée suite à la reprise de la conversion de luranium par lIran dans une usine de recherche à Ispahan, sest fortement dégradée ces dernières semaines par les déclarations du Président Mahmoud Ahmadinejad qualifiant lHolocauste de « mythe » et appelant à ce quIsraël soit « rayé de la carte ».
Européens et Américains ont voulu que lAgence internationale de lénergie atomique (AIEA) saisisse le Conseil de Sécurité de lONU pour déventuelles sanctions économiques, mais se sont mis daccord pour retarder cette démarche face à lopposition de la Russie et de la Chine.
Lors dune réunion de lAIEA le mois dernier, les Européens, soutenus par les Etats-Unis, ont accepté de maintenir ouverte « une fenêtre » pour la reprise des négociations actuellement dans limpasse, la rencontre du mercredi à Vienne étant une conséquence de cette décision.
Plus spécifiquement, les Européens ont voulu voir si lIran accepterait des discussions sur la base dune nouvelle proposition russe consistant à enrichir de luranium en Russie pour fournir lIran en combustible nucléaire, un processus qui serait supposé empêcher lIran dacquérir une capacité denrichissement indépendante.
Mais lIran tient à dire quelle compte à enrichir de luranium par ses propres moyens.
Les européens espèrent voir la Russie et la Chine revenir sur leur opposition aux sanctions éventuelles imposées par le Conseil de Sécurité si lIran persiste dans son refus darriver à un accord.