AFP: Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a appelé vendredi l’Iran à libérer le pasteur protestant Saïd Abedini, condamné à huit ans de prison en janvier alors qu’il était accusé de « perturber la sécurité nationale » par ses activités religieuses.
Le secrétaire d’Etat américain a dit être « profondément inquiet » du sort de cet Américano-Iranien, converti de l’islam au christianisme, déjà détenu depuis six mois dans la fameuse prison d’Evin, qui abrite des prisonniers politiques au nord de Téhéran.
Dans un communiqué, M. Kerry s’est dit « perturbé » par des informations selon lesquelles M. Abedini a subi des violences physiques et psychologiques en prison.
« Ces mauvais traitements violent les règles internationales ainsi que les propre lois de l’Iran », a affirmé M. Kerry, dénonçant le non-respect du droit du pasteur à un procès équitable et le refus de l’Iran de permettre aux autorités consulaires suisses d’entrer en contact avec lui.
Les Etats-Unis et l’Iran ont cessé toute relation diplomatique à la fin des années 1970, après la Révolution islamique, et c’est la Suisse qui fait l’intermédiaire diplomatique entre les deux pays.
Marié à une Américaine et naturalisé américain, Saïd Abedini a toujours nié les accusations portées contre lui par le régime de Téhéran, mais avait été arrêté en septembre lors d’une visite en Iran.
Il a établi des églises privées en Iran au début des années 2000, quand de telles activités étaient en grande partie tolérées sous la présidence de Mohammad Khatami.
Après s’être installé aux Etats-Unis, il avait déjà été arrêté en 2009 lors d’un précédent voyage en Iran, puis avait été relâché après s’être engagé à ne pas prendre part à des activités religieuses dans le pays, selon sa famille. Sa femme assure que son retour en Iran avait pour but de construire un orphelinat.
La constitution iranienne reconnaît les droits de certaines minorités religieuses, dont les chrétiens, mais l’apostasie est punie de la peine capitale en vertu de la charia (loi islamique) en vigueur en Iran.