Avec AFP – S’implanter en Iran « sera dur » pour les entreprises françaises en raison d’un certain nombre de problèmes à régler, a prévenu mardi à Téhéran Yves-Thibault de Silguy, qui dirige une importante mission économique venue prospecter dans ce pays prometteur de près de 80 millions d’habitants.
« Il ne faut pas se leurrer, ce sera dur, ce n’est pas acquis », a déclaré à des journalistes français M. de Silguy, vice-président du Medef, l’organisation patronale française, également vice-président du groupe de construction et de concessions Vinci.
La France a vu ses échanges avec ce pays s’effondrer, de 4 milliards d’euros en 2004 à 500 millions en 2013, sous l’effet des sanctions internationales imposées à Téhéran depuis 2006 en raison de son programme nucléaire controversé.
« On a des problèmes à régler, le premier c’est le financement », en particulier par le redémarrage de la Coface (pour la couverture publique des investissements) ainsi que celui de « la présence bancaire, car nos entreprises ont l’habitude de travailler avec nos banques », a estimé M. de Silguy.
Selon lui, il faut aussi « que les pouvoirs publics insistent pour faire revenir les investisseurs institutionnels », tels que la Banque européenne d’investissements (BEI), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ou encore l’Agence française de développement (AFD).
« Tout ça ne se fera pas du jour au lendemain, tant que les sanctions ne seront pas levées, ça ne pourra pas voir le jour », a-t-il ajouté, tablant sur « un calendrier de huit mois à peu près ».
Les groupes français font face à « une concurrence féroce », avait déclaré lundi le ministre français de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qui avec Matthias Fekl, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, a accompagné la délégation patronale.
Toutefois, Xavier-Thibault de Silguy a jugé cette mission « utile ». « Je repars d’ici avec la conviction que nous pouvons y faire des choses, mais je ne suis pas sûr que les disponibilités financières de l’Iran soient à la hauteur des besoins à couvrir », a-t-il dit. (…)
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