WASHINGTON, 12 janvier 2012 (AFP) – Les nouvelles sanctions américaines infligées le mois dernier à l’Iran pour le contraindre à renoncer à son programme nucléaire controversé visent à empêcher le fonctionnement de la Banque centrale iranienne, a indiqué jeudi un responsable américain.
« Nous souhaitons empêcher la banque centrale iranienne d’être opérationnelle », a indiqué ce responsable sous le couvert de l’anonymat.
« Si un établissement bancaire associé avec une banque américaine veut faire des affaires avec nous, et s’ils font aussi des affaires avec la Banque centrale iranienne ou avec d’autres banques identifiées comme iraniennes (…), alors ils auront des problèmes avec nous », a-t-il prévenu.
Les sanctions décidées en décembre prévoient d’autoriser le président américain à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.
L’Iran, deuxième producteur de l’Opep après l’Arabie saoudite, tire 80% de ses devises de ses exportations pétrolières.
Les Etats-Unis ont par ailleurs infligé jeudi une série de sanctions économiques contre trois entreprises accusées par Washington de commercer avec la République islamique dans le secteur de l’énergie, a indiqué le département d’Etat dans un communiqué.
Ces trois entreprises sont Zhuhai Zhenrong Company (basée en Chine), Kuo Oil Pte. Ltd. (basée à Singapour) et FAL Oil Company Limited (basée aux Emirats arabes unis).
« Les Etats-Unis travaillent avec leurs partenaires internationaux pour maintenir la pression sur le gouvernement iranien afin qu’il respecte ses obligations internationales sur le nucléaire », a expliqué le département d’Etat.
« Les sanctions annoncées aujourd’hui (contre les trois entreprises) sont un pas important vers cet objectif car elles visent des entreprises qui aident l’Iran », a ajouté le département d’Etat.
Ces nouvelles sanctions interviennent dans un climat de vives tensions entre l’Iran et les Occidentaux, alors que Téhéran a annoncé le début, cette semaine, de l’enrichissement d’uranium à 20% dans son nouveau site situé à Fordo (150 km au sud-ouest de Téhéran).
Cette annonce a été condamnée par les Occidentaux qui craignent que le programme nucléaire civil de Téhéran ne cache un volet militaire, malgré les dénégations iraniennes.
Plusieurs sénateurs américains souhaitent en outre que le gouvernement prenne des sanctions contre trois des plus grosses sociétés pétrolières chinoises: Sinopec, China National Offshore Oil Corporation et China National Petroleum Corporation, qui, selon un rapport de la Cour des comptes d’août (GAO), continuent d’être présentes dans le développement des infrastructures pétrolières et gazières iraniennes.
La plupart des compagnies pétrolières occidentales se sont retirées d’Iran sous la pression du gouvernement américain afin d’éviter des sanctions de Washington.