Iran and its NeighboursL’origine de la crise de Daech

L’origine de la crise de Daech

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The Hill (Blog du Congrès américain), 27 décembre – Bien que le Peshmergas kurdes aient récemment brisé le siège de Daech autour du Mont Sinjar dans le nord de l’Irak, Daech continue de faire des progrès importants dans la province d’Anbar, ce qui pose une menace directe à Bagdad même. Les experts militaires admettent que les frappes aériennes des États-Unis ne pourront à elles seules vaincre Daech. 

Elles servent à épauler sur le terrain les combats de l’armée irakienne qui est dans un état de quasi-effondrement. Grevée de malhonnêteté et de fraude, l’armée irakienne reflète la corruption rampante et chaotique du gouvernement irakien dans l’Irak post-Saddam. Ces circonstances ont fourni les conditions idéales aux milices chiites violentes pour prospérer et prendre à l’armée irakienne le contrôle du champ de bataille. Il existe des dizaines, voire des centaines de ces milices. Elles sont formées, financées et souvent dirigées par la force terroriste Qods de l’Iran. Ce sont des agents iraniens. Ainsi, les frappes aériennes américaines sont complices de l’Iran pour lui permettre de réaliser son objectif ultime, qui est le contrôle total de l’Irak.

La guerre actuelle qui fait rage en Irak était aussi évitable que prévisible. Le second mandat de Nouri al-Maliki comme Premier ministre, sur lequel a insisté l’Iran et qui a reçu le soutien des Etats-Unis, a été une tragédie pour le peuple irakien, pour la région et pour le monde. Marionnette des mollahs iraniens, il a encouragé les milices chiites dirigées par l’Iran et les a utilisées pour faire respecter son impitoyable politique sectaire à la « poigne de fer » de bombardements aveugles, d’arrestations arbitraires, de tortures et d’exécutions en masse de civils sunnites innocents. Maliki s’est servi de la lutte contre le terrorisme pour assurer son emprise sur le pouvoir et l’Occident est tombé dans le panneau, même si sa guerre contre le terrorisme était, en fait, une guerre contre ses adversaires politiques à majorité sunnite.

 L’irruption de Daech est devenue un point focal pratique qui a permis à Maliki d’accélérer sa campagne sectaire contre ses adversaires politiques. En effet la raison pour laquelle Daech a remporté des victoires rapides et spectaculaires dans de vastes régions de l’Irak c’est parce qu’il est confronté à peu ou pas de résistance des tribus sunnites, qui préfère souvent Daech aux milices violentes dirigées par l’Iran qui les terrorisent depuis des années.

 Le monde maintenant attend du nouveau Premier ministre irakien Haider al-Abadi qu’il prenne le contrôle et rétablisse l’ordre en Irak. Il doit commencer par rassembler les milices sauvages associées au régime iranien comme les terroristes de Badr, Assaïb et Kataïb, ainsi que d’autres bandes criminelles qui ont joué un rôle important dans le régime de Maliki et pousser à la guerre confessionnelle en Irak. Il doit purger l’armée des mercenaires iraniens et de tous ceux que Maliki a recrutés dans sa politique sectaire, rétablir les officiers patriotes et en faire une armée professionnelle et nationale. Seule une telle armée, soutenue par les tribus sunnites et les Irakiens ordinaires sera en mesure de faire face à des groupes extrémistes comme Daech.

 Une action décisive du Premier ministre al-Abadi contre l’ingérence iranienne en Irak ne pourrait pas arriver à un meilleur moment. La chute du prix du pétrole cause un énorme problème aux mollahs iraniens. Leur futur budget reposait sur la hausse des prix du pétrole de 112 $ à 130 $ le baril. Aujourd’hui, il est tombé sous les 60 $ et les experts prédisent une baisse à 45 $. Avec les sanctions occidentales, c’est un mélange catastrophique pour Téhéran qui financent actuellement non seulement les milices chiites dans l’Irak voisin, mais aussi le Hezbollah au Liban, le Hamas en Palestine, Bachar al-Assad en Syrie et la milice chiite Houthi qui s’est emparée de Sanaa, la capitale yéménite, en septembre. Il continue également de financer le programme extrêmement coûteux et clandestin d’enrichissement de l’uranium, la construction d’armes nucléaires et l’achat de systèmes de missiles sophistiqués.

 Le Président soi-disant «modéré» Rohani, qui a présidé au nombre sans précédent de 1200 exécutions depuis qu’il a pris ses fonctions il y a seulement 17 mois, s’est retrouvé dans un piège impossible. Il a été élu sur une promesse d’améliorer l’économie et les conditions de vie des Iraniens ordinaires. Mais les tenants de la ligne dure à Téhéran vivent sur le dos des milliards versés aux pasdaran. Malgré le prix du pétrole qui a chuté, Rohani a annoncé la semaine dernière une augmentation de 50% du budget des pasdaran, montant leurs dépenses annuelles totales à plus de 6 milliards de dollars, ce qui est plus de la moitié du budget total de la défense de l’Iran qui a été lui-même augmenté de 33% la semaine dernière.

 L’Iran ne peut tout simplement pas se le permettre. Les 74 millions d’Iraniens sont confrontés à un effondrement économique. Le peuple est excédé. Il ne veut plus être un paria international. Il ne veut pas voir des gens pendus à des grues sur les places des villes. Il a protesté contre l’actuelle vague, soutenue par l’État, d’agressions à l’acide contre les femmes soi-disant «mal-voilées». Il y a un bouillonnement sous-jacent de protestation dans l’air. Le prix du pain a augmenté de 30% la semaine dernière et la probabilité d’un autre soulèvement populaire se profile. Mais cette fois, l’Occident doit soutenir le peuple iranien et non pas prendre du recul et regarder pendant qu’il se fait abattre dans la rue comme un chien. Nous devons l’aider à renverser les mollahs tyranniques et à rétablir la liberté, la paix et la démocratie en Iran. Nous ne devons pas rester les bras croisés sur la touche alors que les dirigeants  étudiants qui protestent courageusement sont arrêtés, torturés et exécutés. La suppression des mollahs fascistes et la restauration de la liberté et de la démocratie et d’une vision tolérante de l’islam transformeraient le Moyen-Orient et hâteraient la fin de Daech, de Bachar al-Assad, du Hezbollah, du Hamas et d’autres idéologies meurtrières et médiévales. Pour une fois, les États-Unis devraient faire les choses comme il le faut. Former n’importe quelle alliance avec les Iraniens dans la guerre contre le terrorisme est une erreur mortelle. Il faut expulser les Iraniens d’Irak et les mollahs de Téhéran. Il faut soutenir le peuple iranien au lieu de ses oppresseurs.

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Struan Stevenson a été eurodéputé conservateur au Parlement européen de 1999 à 2014, représentant l’Ecosse. Il a été président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak de 2009 à 2014. Il est actuellement président de l’Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA).

 

 

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