AFP, Bagdad, 20 septembre – L’armée américaine a affirmé avoir arrêté jeudi dans le nord de l’Irak un agent iranien, alors qu’un de ses généraux à Bagdad assurait que le pays était sorti de la phase la plus violente du conflit.
Selon un communiqué du commandement américaine, les troupes ont arrêté un officier de la force al-Qods, unité d’élite des Gardiens de la révolution iraniens, dans la ville de Souleimaniyeh, à 330 km au nord de Bagdad, dans le Kurdistan irakien.
« Cet individu est impliqué dans le transfert en Irak d’engins explosifs et dans l’infiltration et l’entraînement de terroristes étrangers en Irak », assure ce communiqué.
Un responsable du gouvernement autonome kurde a de son côté fait état de l’arrestation d’un Iranien, membre d’une délégation d’hommes d’affaires, par des soldats américains à Souleimaniyeh.
A Téhéran, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que son ambassade à Bagdad avait transmis aux autorités irakiennes « ses protestations les plus vives », et a dénoncé une « violation flagrante par les forces américaines des conventions internationales » qui vise « à détruire les relations Irak-Iran ».
Il a aussi affirmé que l’Iranien arrêté était le responsable des « échanges transfrontaliers » au bureau du gouverneur général de la province de Kermanshah, frontalière de l’Irak.
Washington accuse régulièrement Téhéran de soutenir les milices chiites qui combattent l’armée américaine, en leur fournissant notamment des engins piégés à charge creuse, capables de percer les blindages. L’Iran dément.
Le 28 août, l’armée américaine avait interpellé pendant quelques heures dans un grand hôtel de Bagdad un groupe d’Iraniens, travaillant pour le ministère irakien de l’Energie.
Les forces américaines détiennent toujours cinq Iraniens appréhendés le 11 janvier 2007 dans le Kurdistan irakien et accusés d’aider les insurgés. Téhéran affirme qu’il s’agit de diplomates.
A Bagdad, le numéro deux de l’armée américaine en Irak, le général Ray Odierno, a assuré que les attaques en Irak étaient revenues à leur niveau d’avant l’attentat du 22 février 2006 contre le mausolée chiite de Samarra, qui avait été dynamité et dont le dôme en or avait été détruit.
« Les attaques à travers l’Irak sont retombées à leur plus bas niveau depuis l’attentat contre la mosquée chiite de Samarra », ville majoritairement sunnite au nord de Bagdad, a-t-il déclaré dans une conférence de presse.
Cet attentat avait déclenché une flambée de violences entre communautés chiite et sunnite, marquant une nette et durable aggravation de l’insécurité en Irak.
« Les actes de violence ont baissé de 50% depuis le début de l’année à Bagdad », a dit le général Odierno. Le nombre de victimes civiles a également « considérablement baissé, de 32 à 12 par jour ».
« Nous commençons à voir une normalisation de la vie en Irak ainsi qu’à Bagdad », a-t-il ajouté, reconnaissant cependant « qu’il reste encore beaucoup à faire ».
Pour autant, quatre personnes ont été tués dans deux attaques à Bagdad, dont trois dans l’explosion d’une voiture piégée à l’entrée du quartier chiite de Sadr City.
L’armée américaine a annoncé de son côté la mort d’un soldat mercredi dans des circonstances sans rapport avec les opérations de combat à Al-Anbar (ouest). Ce décès porte à 3.791 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis l’invasion de mars 2003, selon un décompte de l’AFP effectué à partir des chiffres du Pentagone.
Enfin, le président américain George W. Bush s’est déclaré « attristé » par la mort de civils dans une fusillade dimanche à Bagdad mais a dit vouloir attendre de savoir exactement ce qui s’était passé avant de se prononcer sur les effets de l’embarrassante affaire de la société de sécurité Blackwater, qui a ouvert le feu et tué dix Irakiens alors qu’elle escortait un convoi officiel américain.