AFP, Kaboul, 2 novembre – Le gouvernement afghan a exprimé son inquiétude que l’Iran rapatrie de force des réfugiés afghans installés dans la province iranienne frontalière du Sistan-Balouchistan, en convoquant le représentant diplomatique de l’Iran à Kaboul, selon un communiqué publié vendredi.
Le ministère afghan des Affaires étrangères a déclaré qu’il avait exprimé jeudi au chargé d’affaires iranien Ghulam Raza Nafar « l’inquiétude de la République islamique d’Afghanistan au sujet de la décision iranienne de rapatrier les réfugiés afghans résidant au Sistan-Balouchistan », selon le texte.
« Le rapatriement forcé de ces réfugiés en possession de documents légaux durant la saison froide de l’hiver est contraire au principe de rapatriement volontaire basé sur des accords tripartites entre l’Iran, l’Afghanistan et le Haut commissariat pour les réfugiés de l’Onu », dit le texte, qui ne fournit aucun chiffre.
Selon un porte-parole du HCR, Nadir Farhat, 290.000 réfugiés afghans illégaux ont été expulsés d’Iran cette année. « Parmi ces derniers, 10 à 15 seulement étaient officiellement enregistrés comme réfugiés », a-t-il déclaré à l’AFP.
Le HCR est en discussions avec Téhéran pour permettre à ces derniers de retourner en Iran, a-t-il indiqué.
Selon l’organisation internationale, entre 300.000 et 500.000 réfugiés afghans sont installés dans le Sistan-Balouchistan, à la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan.
Cette zone a été fermée par Téhéran notamment aux Afghans pour des raisons de « sécurité », selon le porte-parole du HCR.
Ce qui fait craindre un rapatriement massif d’Afghans.
L’Afghanistan n’a pas « les capacités d’absorber ces groupes de réfugiés. Nous voulons que les autorités iraniennes revoient leur décisions » sur cette question, a expliqué le ministère des Affaires étrangères afghan.
« Tout retour en Afghanistan doit être volontaire et graduel pour faire en sorte que le rapatriement soit une solution durable », a rappelé le HCR dans un communiqué publié vendredi.
Selon l’organisation internationale, des centaines de milliers d’Afghans sont rentrés chez eux cette année. Outre les expulsés d’Iran et 6.500 repartis légalement chez eux en 2007, plus de 356.000 sont revenus volontairement du Pakistan.
Les opérations de rapatriement des réfugiés depuis les frontières sud et est de l’Afghanistan avec le Pakistan ont été arrêtées ce mercredi en raison de l’arrivée de la saison froide d’hiver, selon le HCR.
Les réfugiés volontaires reviennent avec une aide internationale de 100 dollars par personne, selon le Haut Commissariat, mais retournent souvent dans des zones instables où des insurgés combattent les autorités afghanes soutenues par quelque 50.000 hommes des forces internationales.